Mirage
7.6
Mirage

Film de Tsui Siu-ming (1987)

Co-production entre la Chine et Hong-Kong, Mirage est de ces grosses productions qui se donnent les moyens de faire les choses en grand. Elle souffle un vent épique et enivrant. Un film d’aventure avec son trop plein d’action, distillée intelligemment avec des cascades périlleuses et des centaines de figurants aux milieux d’explosions aussi folles que les risques pris par les cascadeurs. Le contexte se déroule dans de superbes paysages nous emmenant vers la découverte de différentes minorités qui composent cette partie du monde. Je pourrai énumérer ici toutes les prouesses spectaculaires prisent par les acteurs, figurants, cascadeurs d’un métrage qui ne semble se donner aucune limite, si ce n’est celle de la mort. On sort souvent halluciné de la désinvolture et de cette extravagance dont font preuve ces artisans du cinéma. Ils n’ont unique but que de divertir et en mettre pleins les yeux. Il y a une générosité incommensurable dans cette volonté de nous évader du réel pour nous plonger dans cette aventure cinématographique, véritable quête du désir.


Mirage, c’est donc la quête d’un homme qui tombe amoureux d’une image, celle d’une jeune et jolie jeune femme à l’aura énigmatique. Tsui Siu-Ming narre la motivation aveugle de cet homme, un aventurier qui semble avoir tout vu et connu, mené par ce fantasme incarné par le mirage. Il abandonne alors tout ce qu’il a pour se jeter corps et âme dans cette quête de l’impossible. Une quête qui l’emmènera sur des chemins dangereux jusqu’à l’atteindre et en découvrir l’amer réalité. Le fantasme de l’amour se transforme en un simulacre bien cruel où les apparences peuvent être trompeuses. Il est amusant de noter que la tyrannie est ici incarnée par la beauté d’une femme. Nous ne sommes jamais bien loin d’un propos métaphorique qui alerterait sur la nature réelle des choses. Et voir cette tyrannie dynamiter en toute fin de film pourrait être perçu comme une marque contestatrice contre tout pouvoir totalitaire. Tiens, tiens, est-ce que Tsui Siu-Ming ne dynamiterait pas la République Populaire de Chine (co-productrice pour rappel) de l’intérieur, comme ses personnages dans le repère/demeure de ces bandits despotiques, également assiégé de l’extérieur par un peuple (les minorités) opprimé ? Il est toujours amusant de voir un pouvoir dictatorial vacillant et renversé, encore plus lorsqu’il s’agit du lieu où il prend racine.


Souvent impressionnant par l’étalage de son action intense et extravagante, Mirage n’échappe pas à quelques petits défauts, tels qu’une baisse de rythme (le ventre mou du film) ou des scènes un peu trop tirées manquant de véritable tension (jeu du bouzkachi, entre autre). Sans ça, on y parle d’amour, d’amitié, de sacrifice aussi, et peut-être même de politique selon le point de vue devant lequel on se place…


(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2014/02/05/mirage-1987-tsui-siu-ming-avis-review/)

IllitchD
8
Écrit par

Créée

le 10 juil. 2014

Critique lue 574 fois

9 j'aime

IllitchD

Écrit par

Critique lue 574 fois

9

D'autres avis sur Mirage

Mirage
IllitchD
8

buuurn

Co-production entre la Chine et Hong-Kong, Mirage est de ces grosses productions qui se donnent les moyens de faire les choses en grand. Elle souffle un vent épique et enivrant. Un film d’aventure...

le 10 juil. 2014

9 j'aime

Mirage
Ryo_Saeba
9

Critique de Mirage par Ryo_Saeba

Mirage fait parti de ces films méconnus et difficilement accessibles qui s'avèrent être de véritables perles. Peu connu car le réalisateur Tsui Siu Ming n'a jamais vraiment percé dans le cinéma de...

le 8 oct. 2010

4 j'aime

Mirage
cherycok
9

Critique de Mirage par cherycok

Je savais que Mirage avait une excellente réputation, bon nombre de personnes sur Internet tarissant d'éloges sur le dit film. Mais je ne m'attendais vraiment pas à une telle claque. Quel film, mais...

le 11 juil. 2012

2 j'aime

Du même critique

L'Enfer des armes
IllitchD
8

Director’s cut

Disparu. L’Enfer des armes de Tsui Hark est une œuvre mythique à elle toute seule. Troisième et dernier film de Tsui Hark de sa période dite « en colère », l’original est interdit par le comité de...

le 31 janv. 2013

31 j'aime

2

A Bittersweet Life
IllitchD
5

Critique de A Bittersweet Life par IllitchD

Kim Jee-woon réalise une pépite de style. La réalisation a du style comme son personnage principal (Lee Byung-hun). Tout y est stylé, les plans, les costumes taillés, la belle gueule du héro...

le 28 mai 2013

31 j'aime

The Murderer
IllitchD
6

Critique de The Murderer par IllitchD

The Murderer commence dans le Yanji, ce début de film est d’un aspect quasi documentaire, Na Hong-jin nous montre une région aux immeubles vétustes et sinistres. Il y a une misère palpable qui...

le 11 févr. 2013

30 j'aime

2