J'ai mis mon objectivité de côté pour parler de « Miss Peregrine et les Enfants particuliers ».

Dimanche, 11h30 premier film de la journée pour le petit cinéma de quartier. Je vois des enfants qui entre dans la salle, qui choisissent des rehausseurs car sinon leurs yeux ne voient pas l'écran. Je me retourne vers ma compagne et lui dit « je ne suis pas sûre que ce soit un film pour les tout petits. » elle confirme mon ressentit.
Tim Burton c'est le réalisateur un peu à part qui nous a livré des merveilles et des pépites d'exceptions. Il a aussi fait du moins bon, ça va de soit, mais il s'illustre quand même comme un graphiste d'exception et réalisateur hors normes.
C'est le réalisateur qui ne se cherche plus mais qui nous trouve, nous. Celui qui était bizarre étant petit et qui le reste en étant grand. Celui qui donne aux grands bizarres l'opportunité de le rester avec lui, l'espace d'une heure et demi.
Il crée un monde, à la frontière du nôtre. Un monde auquel on aime à croire, qui nous donne l'impression de pouvoir respirer un instant avant de retomber dans une réalité plus brutale ou la différence est une tare et pas une aventure particulière.
Timothy Walter Burton, il sait avec ses images nous raconter les plus belles histoires. Il maîtrise les scénarios, les émotions et les productions de nombreux films pour en faire des succès cinématographique. Dois-je vraiment les citer ?
Les Inrocks le qualifie même de maître du surréalisme. On sait reconnaître un Burton sans que son nom soit écrit en grand et en travers de l'écran car il est unique ce Monsieur.
Il a aussi le don d'adapter des thèmes qui lui vont à merveilles ;
« Alice au Pays des Merveilles », « Dark Shadow » ou encore « Sleepy Hollow » sont la preuves que Tim est aussi un conteur né.


De la joie, quand j'ai vu qu'il allait adapter « Miss Peregrine et les Enfants particuliers » de Ransom Riggs. Livre récent dans la catégorie fantasy écrit par un jeune auteur de 37 ans et ayant eu un succès plus que mérité en restant 63 semaines sur la liste des Best-Seller de livre pour enfant de New-York.


Que se passe t'il alors quand ces deux mondes se rencontre. Celui de la littérature avec Ransom Riggs et du cinéma avec Tim Burton ?
Même si les deux parties ont du talent, on a déjà connu des échecs dans ce genre de collaborations comme pour « A la croisée des mondes : La boussole d'or » de Chris Weitz mai je reviendrai là dessus dans une prochaine critique.


Et pourtant sur cette collaboration, ça marche. Ce n'est pas l'explosion comme on aurait pu s'y attendre, mais ça marche. C'est un bon divertissement qui aurait pu porter des noms moins prestigieux à son affiche.
Tim Burton nous met en image un livre fantastique dans des décors réalistes et c'est surement pour ça que la mayonnaise prends au niveau de l'image. J'avais peur que les effets spéciaux soient trop présents, que la patte de Tim Burton prenne le dessus sur celle du roman et tout s'est fait dans le plus grand des naturels. On a même eu l'effet un peu contraire. Tim Burton était là, mais bien caché quand même.
Comme Photoshop dans la photographie, les effets spécieux dans le cinéma ne sont plus trop à la mode. On est meilleur quand on réussit un film en dehors des studios et avec le moins d'effets spécieux possible. Ce que Tim Burton à très bien compris pour ce film. Une carotte géante tirée par une fille haute comme 3 pommes sans effets spéciaux est plus réaliste qu'un effet qu'on ajouterai en post-production par la suite.
On reprends un peu l'atmosphère d'un bon vieux « Edward aux mains d'argent » où le réaliste flirt avec la fiction sans des tas d'explosions dans des décors réaliste mais décalés.
Ce qui m'a le plus fait vibrer c'est la photographie du film, quand on sort des studios ça se paye et la preuve en est avec ce film ayant de vrais décors. Et franchement ça n'enlève rien à la qualité de l'image – c'est juste que les assistants de réalisation, les assistants de production et surtout le budget doit permettre de pouvoir tourner en extérieur et non sur plateaux. De déplacer les équipes et les acteurs. C'est surtout une question pratique qui fait qu'aujourd'hui la plupart des films vont préférer les tournages en studio qu'en extérieur. Dommage car quand on voit le résultat dans le film dont je vous parle, on se dit que le cinéma ferait bien de sortir à nouveau dans nos rues, d'oublier un peu les super green key et de se donner les possibilité de devenir vraiment réel.
La photographie de ce film m'a vraiment rappeler Stephen Shore dans les premières minutes du film.
Des cadres simples, épurés et maîtrisés qu'ils en deviennent de vraies oeuvres d'art. A qui le doit-on ? Pas seulement à Tim Burton, mais à tout ces gens qui ont bossés dans le repérage, sur les story-board, à l'éclairage, au cadreur mais aussi et encore au directeur de la photographie alors BRAVO.


Si la photographie à un très bon niveau pour moi au début du film, elle s’essouffle tout de même sur la longueur. Certaines scènes (et souvent celles qui contiennent les effets spéciaux) me semblent être plus axées sur l'action que sur l’esthétisme de celle-ci. Cela dit, le film est tout de même agréable à regarder et les décors sont pour la plupart crédibles.
Il est bon de rêver qu'on peut être particulier, qu'un monde se cache dans une faille, quelque part prêt à nous accueillir nous et nos différences. Nos qualités et nos défauts. Car « Les Enfants Particuliers » ne sont pas comme des personnages d'Harry Potter tous bons et gentils comme la définition l'entends. Une petite fille ayant une monstrueuse mâchoire aux dents pointues à l'arrière du crâne ou une jeune homme qui construit des « être vivant » pour qu'ils se battent jusqu'à la mort... Et pourtant on se prend d'affection pour ses enfants qui ne sont juste pas vu sous le bonne angle et plutôt pas montrer dans ma définition comme Tim Burton parvient à le faire. Dégageons ce qu'il y a de bon en nous même dans ce qui semble être mauvais, bizarre et méchant.


Pour ceux qui n'aiment pas lire, il n'y avait pas meilleur que Tim Burton pour montrer ces histoires écrites par Ransom Riggs. Mais il y a sans doute meilleur que Ransom Riggs pour que Tim Burton montre des histoires. Les siennes par exemple... Cela dit, en dehors de la photographie et donc de la représentation de l'histoire par Tim Burton, j'ai trouvé que certains moments du films manquait de rythme, et étaient parfois trop prévisibles. Et si j'ai passé un excellent moment c'est surtout dans le visuel que j'ai été comblée et pas spécialement dans le scénario.


Nous ne sommes donc pas face au meilleur de Tim Burton, mais pas face au pire non plus. Je le conseil pour les petits (mais pas les tout petits qui ont besoin de rehausseurs) et aux grands. Un bon moment détente, une photographie qui vaut le coup et un bon casting. Y a de quoi passer un bon dimanche les amis !

FannyForster
6
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le 16 oct. 2016

Critique lue 387 fois

Fanny Forster

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