N’est pas Brad Bird qui veut. Il est en effet intéressant de constater que ce nouvel opus de Mission Impossible n’est qu’une copie pâlotte, (presque) sans saveur, voire clinique, de Protocole fantôme. Si ce dernier était enlevé, drôle et spectaculaire, Rogue Nation se borne à enchaîner les scènes exigées par le cahier des charges d’un tel métrage. Scène dans un opéra ou bal, check, course poursuite moto, check, vrai faux méchant, check, faux vrai méchant, check, sidekick rigolo aux côtés du conducteur casse-cou, check, casse réputé irréalisable torché en 15 minutes, check…Etc.
Il y a tout ça dans les autres MI (enfin je crois, je ne les ai pas tous vus), mais peut-être que celui-ci était de trop car on ne voit que le canevas et pas la chair de l’œuvre. Seigneurao a encore eu raison au sortir de la salle : « C’est désincarné ».
Tom Cruise fait ses cascades lui-même, bon, c’est fort mais si on ne nous avait pas rebattu les oreilles avec ça, ç’aurait pu être davantage bluffant. Simon Pegg est rigolo mais il n’a quasiment aucune utilité dans le film, la fille est jolie mais s’échine à nous montrer qu’elle est douée en tout, ce qui irrite vite.
On ne retient rien de ce film, comme un exercice de style pour la forme sans réel contenu. On en vient à se demander si dans le prochain, Tom Cruise ne chassera pas Tom Cruise en se poursuivant lui-même en moto.
Loin d’être chiant ou mal rythmé, le film est juste vain, même en ce qui concerne le divertissement car on avait déjà tout vu dans Protocole fantôme.
Comme quoi, parfois sans quelques grammes de talent et de personnalité, on peut transformer un blockbuster qui claque en un énième volet d’une saga qui vieillit.
PS : Et c'est quoi cette affiche de vieux machin hongkongais ??