Presque vingt ans déjà, que la franchise « Mission impossible » est présente au box office. Depuis le premier épisode De Brian De Palma sorti en Octobre 96, la licence de Tom Cruise (car oui, on peut dire que c’est la sienne) n’a cessé d’évoluer, sans pourtant jamais s’éloigner vraiment de son matériau de base. Et là, je parle de celui du film. Le matériau de base de la série est tout autre puisqu’il s’agit d’espionnage pur jus, contrairement à la saga cinématographique qui utilise l’espionnage comme toile de fond à une licence d’action, à la manière de la saga actuelle James Bond.


On a souvent tendance à conspuer Hollywood pour son inclination à proposer sans arrêt des suites. Trilogie, quadrilogie, tétralogie,... Il n'y a plus de limites, et ce, depuis des années. La dernière tendance a même été de proposer des préquels, c'est à dire un film se déroulant avant les événements de l'histoire originale. Et comme si cela ne suffisait pas, Hollywood s'est même mis à proposer des reboots, c'est à dire une autre version plus récente d'un film déjà sorti. C'est vrai qu'il y a de quoi s'agacer devant tant de manque d'imagination de la part des studios. Surtout lorsque certains remakes apparaissent dans un délai assez proche du film précédent (l'exemple le plus flagrant qui me vient à l'esprit est "The amazing Spiderman", dont le premier remake est sorti dix ans à peine après la sortie du premier volet de Sam Raimi !).


A ce stade, vous vous dites sûrement que si je parle de tout ça, c'est parce que "Mission impossible : rogue nation" ne doit sans doute pas faire exception à la règle. Et bien, justement, c'est tout le contraire !


Qu'on le veuille ou non, la carrière de Tom Cruise force le respect. A 53 ans et pas moins de 47 films au compteur, le comédien prouve encore une fois ici qu'il en a sous le pied, et démontre cette capacité qu'ont certains hommes à ne pas accuser les affres du temps. Son dernier coup de pub : communiquer sur le fait qu'il a effectué seul et sans doublure ni trucage la fameuse séquence d'ouverture de "Rogue nation", au cours de laquelle il s'aggrippe à un avion A400M Transall en plein décollage. Adrénaline garantie...


Quoi qu'il en soit, ce nouveau Mission impossible est à l'image de l'acteur : malgré ses vingt ans, non seulement la saga ne désemplit pas mais elle aurait même tendance à se bonifier avec le temps.


"Rogue nation" prend acte quelques mois après les événements de "Protocole fantôme". Les actions menées par la Force Mission Impossible (IMF) avaient provoqué de nombreux remouds à l'époque, tant et si bien qu'aujourd'hui, l'agence est passée au crible en commission sénatoriale, pour finalement être désavouée et rattachée à la CIA. Mais Ethan Hunt tient des éléments solides prouvant l'existence d'une organisation terroriste invisible et dangereuse, nommée le Syndicat.


Sans plus aucun moyen de travailler, ni aucune couverture, Hunt rassemble malgré tout son équipe pour traquer un certain Salomon Lane, qui semble toujours avoir un coup d'avance sur tout le monde. Hunt et ses hommes ne sont d'ailleurs pas les seuls à traquer cet homme. Ilsa Faust, agent britannique révoqué, est infiltrée dans le Syndicat mais ses motivations sont encore floues...


Voilà la trame de fond de ce nouvel épisode. Comme toujours, l'arrivée d'un nouveau Mission Impossible implique, cahier des charges oblige, une montée en puissance et toujours plus d'audace. Fait important à souligner, contrairement à ce que beaucoup auraient pu penser : "Rogue nation" propose un excellent scénario. Bien sûr, je n'oserai pas utliser des mots des mots tels que "original" ou "novateur". Ce serait pousser le bouchon un peu loin. Simplement, le film fait ce qu'on attend de lui et il le fait bien. C'est à se demander comment les scénaristes parviennent à maintenir un tel niveau d'exigence, surtout lorsque l'on progresse dans des sentiers battus aussi souvent. Bref. L'intrigue est menée à pleine puissance et utilise quelques solides ficelles de films d'espionnage, avec son lot de rebondissements et évidemment, une grosse cargaison de scènes d'action absolument hallucinantes.


Aux côtés de Tom Cruise, on retrouve le trio désormais bien rôdé du quatrième épisode : Luther Stickell (Ving Rhames), William Brandt (Jeremy Renner) et l'excellent Simon Pegg dans le rôle de Benji Dunn, toujours aussi drôle et attachant. A eux quatre, ils forment l'équipe IMF la plus intéressante de toute la saga, car ce sont des personnages complémentaires. La particularité étant qu'il y a toujours une nana différente dans chaque film. En l'occurrence, la comédienne remplissant ce rôle ici est l'un des gros points fort du film.


Rebecca Ferguson, comédienne suédoise de 31 ans, est une beauté atypique qu'on n'a pas l'habitude de voir dans ce genre de blockbuster. Elle y représente le symbole de ces personnages féminins forts et au caractère bien trempé, au point de supplanter leurs homologues masculins. Pourtant, l'expérience cinématographique de la jeune femme est plutôt mince, puisqu'elle a commencé avec de petits films depuis 2004 avant d'être repérée devant la caméra de Brett Ratner dans "Hercule" (celui avec Dwayne Johnson). Ce qui est d'autant plus impressionnant, c'est la demoiselle se défend très bien, que ce soit face caméra à donner la réplique à Monsieur Tom Cruise, ou même pour filer des beignes et faire des clés de bras à tous les types qu'elle croise.


A elle seule, croyez-moi : le film vaut largement le coup d'oeil.


Après De Palma, John Woo, J.J. Abrams et Brad Bird, c'est Christopher McQuarrie qui s'y colle. Tom Cruise semble avoir le chic pour dégoter des ptits gars vraiment compétents pour mener à bien chaque projet. McQuarrie pourtant est assez jeune en tant que réalisateur et sa filmographie est encore peu fournie (comme Brad Bird), mais le boulot est de très bonne facture. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que lui et Cruise collaborent, puisqu'il était également aux manettes de l'excellent "Jack Reacher", l'un de ses meilleurs long métrages à ce jour.


CONCLUSION :
Je ne vais pas m'étaler davantage puisque finalement, il n'y a pas grand chose à dire de plus. "Rogue nation" reste un film pop corn comme on en voit beaucoup, avec son lot de qualités et de défauts (la surenchère de cascades improbables par exemple). Mais bien qu'elle apparaisse dans un paysage saturé de blockbusters, cette cinquième aventure parvient une fois encore à coiffer tout le monde au poteau. Certaines franchises réussissent ce tour de force d'arriver à toujours convaincre malgré le nombre de suites (comme la saga Fast & furious par exemple). Un sixième volet est déjà en cours d'écriture. Espérons juste que Tom Cruise saura s'arrêter à temps...


LIRE L'INTEGRALITE DE LA REVIEW ICI :
http://www.unoeilsurlecran.com/#!mission-impossible--rogue-nation/coqi

Ri_Tchy
7
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le 30 août 2015

Critique lue 183 fois

Ri Tchy

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