Tais-toi
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Très bien documenté, filmé avec bienveillance sans nous épargner les moments d'atrocité de la migration, Io capitano retrace la traversée de deux jeunes Sénégalais pour rejoindre l'Europe.
Le film s'attache dans un premier temps à poser le contexte dans lequel évoluent ces deux jeunes, leur vie dans un quartier populaire du Sénégal. Une première partie pleine de couleurs, de danses et de costumes. Un quotidien bercé de rêves, que les deux amis composent en s'inspirant de leur modeste quotidien.
Puis la traversée de la mort: le passage au Mali, dans le désert, l'arrivée en Libye, la survie après la torture, la dépossession de tout, du peu d'argent et de l'estime de soi et l'attente.
Le film met en scène des personnages entiers dont émane une grande humanité et force de vie : la mère d'abord, les deux amis liés par une amitié sans commune mesure, le maçon rencontré en prison. Fort d'un réalisme impressionnant et insupportable, le film nous montre les différentes étapes de migration de ces personnes dits "migrants économiques". Il utilise avec bon escient un peu de magie tirée du folklore sénégalais pour apporter une bouffée d'air dans le récit. A l'image de l'ange envoyé par le marabout, une touche artistique bienvenue qui constitue une échappatoire dans l'enchaînement d'horreurs.
La partie finale du film, celle qui voit le jeune héros rêveur aux manettes d'un bateau et de centaines de vie, est proprement émouvante. Elle nous montre un tas de contradictions : depuis les luttes intestines de gens épuisés par la route, jusqu'à la négligence du droit international bafouant l'assistance à personnes en danger. Un film qui en dit long sur l'errance de notre humanité quant au sort de ces milliers d'humains qui traversent la Méditerranée.
Créée
le 17 mars 2024
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