Méchamment gentil

Illumination fait un braquage inattendu avec Moi, Moche et Méchant. Film d'animation tournant autour de Gru, un méchant, un vrai. Malheureusement dans le monde du mal, la concurrence est rude et Gru a du mal à percer. Aussi décide-t-il de réaliser son plus gros coup, un coup planétaire : voler la lune !
Malheureusement Gru va devoir prendre en compte deux difficultés supplémentaires : Vector, un nouveau super-vilain qui semble bien plus doué et surtout trois petites orphelines qui entrent dans ses plans. Gru peut-il utiliser des enfants pour parvenir à ses fins ou ne risque-t-il pas de s'attacher ? Le tout en comptant sur les minions, petites créatures jaunes obéissant à Gru.

Le récit tourne autour de thématiques qu'on attendrait plus à voir chez un Burton que dans un film familiale et pourtant on s'y plaît : l'acceptation de soi, la différence, l'abandon, la monoparentalité et la recréation d'une cellule familiale anormale selon le grand public.
Le tout est très bien fait, le film parvient à jouer sur plusieurs registres d'humour entre le ridicule de Vector, l'absurdité des Minions, le côté décalé de pas mal de moments et le cynisme de Gru. On a bien entendu de l'action qui captive vraiment mais, et c'est là le grand point fort du film, on a réellement de la tendresse. On ne peut pas ne pas s'attacher aux gamines et tout comme Gru on se sent un instinct paternel.
Ce côté vraiment mignon permet au film d'avoir plus en profondeur et le fait notamment sortir du cadre guimauve facile. On est face à un film qui tente de créer du relief avec ses personnages et permettant, via cette profondeur, quelque chose d'agréable.

Visuellement le film est correct, vieillit peu malgré qu'on se rappellera que sa beauté fut beaucoup plus apprécié et appréciable à sa sortie. Pour autant il est pas mal parasité par la sur-présence de scènes pensées pour la 3D. Ca se sent énormément que certains éléments n'ont été ajoutés que pour cela, qui, en 2010, cartonnait pleinement.

Malgré ce défaut, un côté parfois trop mécanique, quelques aisances scénaristiques, le film reste un particulièrement bon moment qu'on ne peut qu'apprécier.