Il sera le plus grand méchant de tous les temps ! Enfin…c’est ce qu’il croyait…

Quand des gens des Etats Unis, de l’Espagne, de la France et des Royaume-Uni travaillent tous en collaboration pour créer l’une des meilleures franchises des films d’animation, ça donne : Moi moche et méchant. Imaginez un homme souhaitant devenir le plus grand vilain de l'univers mais perdant toute crédibilité en se prenant d’affection pour trois orphelines ? En tout homme, méchant ou gentil, ce cache quelqu’un en quête d’affection et de reconnaissance…


Gru, ce personnage odieux et maléfique que vous allez aimer détester


Original, irrésistiblement hilarant, un film voyant son héros être un type prenant plaisir à faire du mal. Dans tous les films, le méchant est bien souvent le plus personnage le plus intéressant. Il faut se l’avouer, les gentils sont trop parfaits et parfois, ils en deviennent ennuyeux. Gru est là pour équilibrer la balance. Etre mauvais, ça a du bon. Gru, notre protagoniste, aime être mauvais. C’est comme ça. A quoi ressemble la vie d’un méchant ? A quoi occupe-t-il son temps lorsqu’il ne tente pas de détruire le monde ? Comment obtient-il de l’argent pour posséder tant de gadgets ? Où habite-t-il ? Comment est sa relation avec ses parents ? Moi moche et méchant réponds à ces questions, faisant de l’histoire de ce méchant, une œuvre fascinante.


Tous les différents aspects de la vie d’un méchant sont ici exploités. Chacun de nous, jeune ou vieux, avons un coté sombre. Pour certains, ce coté s’emparera complètement du bon, pour d’autres, c’est le coté bon qui écrasera le mauvais, et encore d’autres, ce sera un mix des deux. Il faut reconnaitre au moins une chose, bons ou mauvais, au moins une fois dans notre vie, nous voudrions être méchants. Un peu comme Gru, le personnage dont nous suivrons les péripéties. Ne pas faire les files d’attentes en magasin en congelant au Pistolgel tous les gens se trouvant devant nous sans le moindre remords, exploser le ballon d’un gosse nous perturbant, habiter une maison noire dans un quartier résidentiel pourtant impeccable dont le seul point noir : c’est cette maison plus grande que les autres, avoir une voiture puissante, rapide et balèze. Dans Moi moche et méchant, nous évoluons dans un monde où les grands méchants sont des sortes de stars dont on entend « louer » les nouveaux exploits aux informations.


Gru, a consacré sa vie à l’art d’être diabolique. Le génie du mal, c’est lui. Enfin, c’est son souhait le plus cher puisqu’un jour, il fait la rencontre d’un de ses rivaux lui faisant de l’ombre : Vector, binoclard freluquet portant un survêtement orangé. Un enfant riche et gâté, vivant dans une maison ultramoderne à la pointe de la technologie, une télé à écran panoramique où il joue à la Wii sur son super divan, avec carrément, un requin comme animal de compagnie. Une pure garçonnière de célibataire impeccable. De plus, il possède tout ce qu’il faut pour dissuader quiconque voudrait entrer sans invitations dans sa forteresse (gants de boxe, scie circulaire, armes de toutes formes, de toutes tailles).


Gru, il n’aime pas ça, encore plus lorsqu’il apprend que ce dernier a récupéré le Pistoréducteur, l’arme essentielle à sa mission qu’est celle de voler la lune. Une lutte s’installe entre les deux méchants disposant tous deux d’un tas de gadgets. Qui sera le méchant souverain régnant sur notre Terre ? Gru, il incarne la vieille école des méchants, Vector, la nouvelle. Qui triomphera ? Le jeune ou le vieux ? Gru, il ne voit pas en Vector un adversaire à la hauteur. Malheureusement pour lui, Vector, il a toujours une longueur d’avance. Gru a-t-il fait son temps ? Vector va-t-il prendre le relais ? Les paris sont ouverts.


Gru prend plaisir à être méchant. Ca se ressent dans son comportement mais aussi, sa se reflète dans sa façon de se rapport au monde, dans sa maison, dans son laboratoire souterrain, chez les Minions : petits hommes jaunes, travaillant à son service, et Nefario, un pépé frapadingue équipant Gru d’un véritable arsenal de guerre dont on ne sait jamais vraiment s’il s’avérera utile ou non. Impossible de ne pas parler de s’attarder sur les Minions, personnages pourtant secondaires mais volant presque la vedette à Gru.


Les Minions, ce sont des petits types ressemblant à des petites pilules jaunes sur lesquels Gru doit malheureusement compter pour faire le boulot. Les minions, on ne peut pas tous les compter, il y en a des centaines. Pourtant, Gru, il arrive à les reconnaitre, ayant attribué à chacun un prénom. Ils sont bons amis, ce sont des hommes de confiance mais coté intelligence, c’est là que c’est quelque peu…genant. En effet, les Minions ne brillent pas vraiment par leur intelligence. Tous comme les certains Lapins Crétins, les minions se comportent encore comme des enfants se laissant facilement distraire, se déconcentrant vite, se bagarrant entre eux. De véritables irresponsables (aspect mit en évidence tout au long du film). Irrésistibles grâce à cette combinaison d’innocence et d’espièglerie, cette manière si spéciale de communiquer et ses bouffonneries, les Minions méritent leur statut de star aux nombreux produits dérivés.


De méchant à papa ?!


La vie de Gru va être chamboulée à l’arrivée de trois petites orphelines. Dès leur arrivée dans cette nouvelle maison d’adoption et peut être, leur future maison familiale, c’est le choc. La maison de Gru ressemble à une sorte de donjon terne, sombre et dangereux à la décoration peu rassurante. Gru s’étant fabriqué une grande collection d’objets fabriqués par lui-même. Des têtes de torpilles en guise de lit pour les trois filles, une vierge de fer médiévale. Bref, chez Gru, ce n’est pas très accueillant. On comprend pourquoi il n’a pas du tout d’amis. Pour couronner le tout, n’oublions pas Marcel, le chien horrible et fou de Gru. On ne sait même pas si c’est vraiment un chien. Qu’importe, il se déplace pareil et pousse des petits grognements comme eux. La maison de Gru a tout d’une maison normale mais version méchante.


Vous pensiez que l’on ne parlerait que d’un méchant faisant des trucs de méchants ? Détrompez-vous. A l’arrivée de Margo, Édith et Agnès, les scénaristes nous proposent d’explorer les différents visages de la parenté de certains de nos protagonistes :


• La mère incompréhensive de Gru qui brisa systématiquement les rêves de son fils depuis sa plus tendre enfance (depuis, Gru a toujours peur de ne jamais être à la hauteur des attentes de cette dernière), ceci permettant de mieux cerner les motivations de notre méchant adoré et peut être permettre de le soutenir,
• Le père de Vector,
• Et pour finir, Gru, à qui l’on offre la possibilité de changer de style de vie en lui faisant obtenir malgré lui un nouveau job : celui de père.


Une mère horrible, affreuse, donc pas de référence, d’exemple en matière d’éducation d’enfants, les séquences comiques seront multipliées dans les débuts de la relation entre les filles et Gru. Au départ, Gru les traite comme des animaux, posant des journaux dans un coin pour qu’elles puissent faire leurs besoins, un autre pour leur gamelle où manger. Et on ne pleure pas, on ne chouine pas, on ne rit pas, on ne glousse pas, on n’éternue pas, on ne rote pas et surtout…ON NE PETE PAS ! Gru n’aurait jamais imaginé une seule seconde d’être un père. Pour ainsi dire, jamais il n’imaginait parler à un enfant. Encore moins de leur raconter des histoires. Il est persuadé que les enfants vont sagement rester dans leur chambre. Seulement les choses vont prendre une autre tournure, encore plus lorsque les filles feront la connaissance des Minions.


Gru n’imaginait pas qu’il deviendrait père. Il pensait continuer à vivre sa vie de méchant célibataire. Le voir en compagnie de ces trois innocentes et mignonnes petites filles le menant par le bout du nez alors que lui veut s’emparer du monde, permettra au film de jongler entre tendresse et rire. Comme quoi, même les plus coriaces peuvent révéler un jour leur coté faible. Gru et les filles apprendront à se connaitre, auront des hauts et des bas, mais chacun tirera le meilleur de l’autre. Et si Gru, petit à petit commençait à éprouver de l’amour envers ces petites filles ? Rappelons qu’au au départ, elles ne lui servaient qu’à récupérer son pistoréducteur. Et s’il comprenait qu’il y a autre chose dans la vie que d’être un méchant ? Moi moche et méchant bascule du film d’animation hilarant au film incroyablement émouvant.


La conception du film, l’esthétisme, l’animation, la gestuelle des personnages, les détails des décors, accessoires ou véhicules, la bande son aussi survoltée et méchante que le film, sont remarquables. Impressionnant de réalisme, stupéfiant, comme l’est aussi bien le doublage Français (Gad Elmaleh en tête) que le doublage original (Steve Carell). De plus, Moi, moche et méchant abordera de jolies réflexions, faisant passer quelques messages à travers son film :


• Amour parental (importance d’être affectif),
• Importance pour un orphelin de trouver des parents,
• Rédemption,
• Estime de soi (pour réussir et avoir une vie épanouie, il faut se sentir aimé et encouragé par ses proches, ses amis, etc.),
• Critique de l’esprit de compétition,
• Importance de s’investir dans son travail,
• Le droit de changer de voie (un méchant peut décider de devenir gentil),
• Faire passer ses enfants avant son travail.



« Moi je l’aime. Il est gentil. - Mais il fout la pétoche. - ...
Comme le Père Noël ! »



Au final, Moi moche et méchant c’est culte. Dites au revoir aux films d’animations classiques et bonjour à un film d’animation disant tout haut ce que d’autres pensent tout bas. Personnages et répliques irrésistibles, conception artistique fabuleuse, dessins remarquables, palette de couleurs unique, des détails impressionnants de réalisme, gags pipi-caca compensés par des gags plus efficaces et subtils, dialogues ironiques et deuxième degré, bourré de tendresse, des références subtiles au cinéma, ce film d’animation politiquement incorrect pour petits ET GRANDS, va non seulement vous sidérer mais en plus, il va vous faire mourir de rire, vous tentant irrémédiablement à vous offrir au moins UNE petite peluche des minions... voir plus si affinité.

Jay77
9
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le 29 sept. 2017

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Jay77

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