J'en suis sorti totalement bouleversé. On passe par toutes les émotions en regardant ce film, on rit, on est ému, on a peur... Et on a envie que tout se termine bien pour ces trois personnages attachants, interprétés par des acteurs magnifiques. Car oui, Mommy est avant tout un film de personnages. Et le format 1:1 (un carré très enfermant mais auquel on s'habitue assez vite) utilisé par Xavier Dolan focalise notre attention sur eux. La mise en scène de Dolan est superbe et le ton est très léger malgré la gravité du sujet. On est loin des habituels drames sociaux grisâtres et déprimants. Ici, la photographie est colorée, la caméra est toujours en mouvement, les dialogues (en québécois, sous-titrés en français) sont drôles, le film est rythmé et bourré d'idées de réalisation que je ne dévoilerai pas pour vous laisser la surprise.
Aussi, les musiques ont une part importante dans le film et sont très agréables, elles nous permettent de "respirer" entre deux scènes. La playlist, très années 90, est assez variée, mais là aussi je ne vous en dis pas plus.
Et Enfin, le casting ! Comme je le disais, le trio d'acteurs est juste génial ! Antoine Oliver Pilon (qui jouait dans le clip d'Indochine College Boy réalisé par Xavier Dolan) crève l'écran et est aussi attachant qu'inquiétant. Les scènes de disputes, souvent violentes, sont impressionnantes. La sublime et hilarante Anne Dorval, cinq ans après J'ai tué ma mère, joue à nouveau un rôle de mère, beaucoup plus sympathique et extravagante cette fois-ci. Elle est méconnaissable ! Suzanne Clément (connue pour son rôle dans l'excellent Laurence Anyways, du même réalisateur) est très touchante dans son rôle de Kyla, la voisine, une femme réservée et souffrant de bégaiement.
Bref. On salue la virtuosité du réalisateur qui, à seulement 25 ans, nous pond une oeuvre d'une maturité et d'une beauté rare. Je vous encourage fortement à vous laisser surprendre par Mommy qui, je pense, malgré ses faux airs de film d'auteur, plaira au grand public.