Mon ami robot
7.1
Mon ami robot

Long-métrage d'animation de Pablo Berger (2023)

Toujours attendre le dernier moment avant de faire ses tops, car il est toujours trop tôt avant de décréter être tombé sur LA perle qui a ébloui votre année cinéma. En revenant au début d’année, en établissant mes attentes pour 2023, ne figurait justement pas dans la liste le film du jour, n’ayant pas eu vent du projet ainsi que de la carrière du pourtant très aimé Pablo Berger, sur lequel je vais m’empresser de découvrir plus de films. Après un passage discret à Cannes (en séance spéciale), le bonhomme s’est immiscé au Festival d’Annecy où il y rafla le grand prix de la compétition contrechamp, un équivalant à Un certain regard. Un certain regard, car en dehors de son esthétique léchée qui rappelle sans le moindre mal un certain Zootopie, Robot Dreams est un film muet, sonorisé certes, mais sans le moindre dialogue si ce n’est des onomatopées. Une extravagance déjà familière pour son réalisateur, Pablo Berger, qui avait déjà officié dans cet exercice avec l’apparemment sublime Blancanieves. Adaptant encore une fois un conte, cette fois-ci bien plus contemporain, écrit par Sara Varon, mais tout autant sans dialogues, cette BD, comme le film, raconte l’histoire de DOG (pourquoi faire compliqué?), un chien souffrant d’une amère solitude mais qui décide de construire un robot avec qui ils deviennent meilleurs amis… jusqu’à ce qu’un incident à la plage viennent les séparer. DOG doit rentrer chez lui, et ne peut voir son ami, quand à lui, ROBOT (décidemment…) est coincé et ne peut qu’attendre le retour de son meilleur ami.




C’est l’un des point sur lequel il y aurait le plus de choses à dire, mais aussi l’un des (si ce n’est LE) point le plus visible du long-métrage, c’est qu’il est muet. Il n’y a en effet pas le moindre dialogue entre les personnages, qui n’interagissent vocalement que par des onomatopées et… la mise en scène ; car c’est évidemment ce qui devient intrigant avec ce genre d’exercice, à une époque où le cinéma parlant est devenu plus qu’une norme, une habitude. Revenir aux bases du cinéma c’est aussi revenir à l’image, le montage, les intentions de jeu, pour rendre plus que jamais signifiant ces caractéristiques cinématographiques. En plus d’évidemment rendre hommage à de nombreux grands noms du cinéma muet, et de faire preuve d’inventivité dans la mise en scène pure, Pablo Berger n’utilise pas le muet comme un style mais la mise en scène revient dès lors à l’os de la narration, du story-board et surtout de la simplicité même de cette histoire d’amitié qui n’avait définitivement pas besoin de dialogues pour sa compréhension et surtout son plein ressenti. En utilisant les possibilités infinies de mise en scène, Pablo Berger offre un trop-plein de cinéma avec Robot Dreams, usant de travelling, de zooms, d’effet vertigo, de split screen, etc, tout est présent pour caractériser la frénésie de la ville et de ce récit d’amitié. Que ça soit dans l’euphorie du début que la mélancolie qui lie la séparation des deux personnages, la mise en scène épouse toujours la trajectoire de ces deux personnages, en plus de nous faire comprendre subtilement les enjeux, relations et émotions captés par le metteur en scène, et ce, dès sa magistrale introduction. En effet, la première image nous montre la ville de New York, la nuit, avant de resserrer le cadre vers une rue, puis un immeuble ; du contexte géographique, le film nous montre en 3 plans qu’il va resserrer sa narration à l’échelle de cette ville, pour petit à petit s’immiscer dans l’intimité de notre personnage. Justement, alors que l’on rentrait dans le cœur du métrage étape par étape, le montage coupe directement vers le point névralgique du film : la solitude de DOG, en ne ménageant ici pas le spectateur par un plan d’ensemble, on plonge tête la première dans la vie de ce jeune chien, et la misère de sa vie sociale, le réduisant tel un doomer, à jouer seul à seul à Pong, de manière profondément désintéressé. Et encore une fois, en un plan, le metteur en scène permet d’à la fois caractériser cette solitude et de contextualiser son récit, cette fois-ci de manière temporelle, avec les années 80, tout en rendant la scène en elle-même profondément déchirante dans sa dépiction de la solitude.

En plus d’accentuer les émotions de ses personnages, la mise en scène de Pablo Berger rend aussi indéniablement hommage au New York qu’il filme jusqu’à en faire un film d’époque, autant dans son esthétique formelle que son exécution. Au-delà des idées scénaristiques idéales pour poser le contexte temporel du long-métrage, Robot Dream rend avant tout hommage à la culture de cette ville de cinéma comme dirait certains. Entre la plage de Cony Island, le métro urbain, Central Park, les parcs nationaux, le quartier chinois, ou même les Tours Jumelles, tout est mis à profit pour à la fois créer un univers très riche et détaillé, qui contraste avec la simplicité des personnages, mais surtout, redonner vie au fantasme de cette ville, à ce New-York carte postal qui ne vit que par les souvenirs de ses auteurs. Cet hommage est d’autant plus rendu avec l’un des point principal de Robot Dreams, le son, à la fois le sound design que la musique qui parcourt le film. Les onomatopées sont à ce niveau très bien placés, jamais omniprésents ou au contraire inutiles, avec une direction de doublage très diversifiée, bref, un point qui m’a paru irréprochable. Pour revenir au sound design, le long-métrage exploite dans ce sens très bien la question d’intra et extra-diégétique, mélangeant toujours ces deux réalités, et surtout en donnant encore plus de substance à la musique du long-métrage. A la fois hommage et caractéristique des personnages, la musique a une part ô combien importante dans Robot Dreams, à commencer par l’originale, un mélange de percussions, de cuivre et de piano (parfois électrique), du jazz ou encore du pop qui donnent encore plus de vie aux émotions du métrage en plus d’ancrer toujours plus la réalité temporelle de Robot Dreams ; mais surtout car le réalisateur assume complètement sa présence, la rendant presque omniprésente comme dans une comédie musicale sans danse, mais qui rythme l’action de la même manière (comme dans une scène où un oiseau apprend à voler). Mais à ce niveau, le plus fort c’est la musique non originale, part sa présence avec des morceaux très bien choisis, de Buck Owens à The Feelies, jusqu’à revenir à la nationalité hispanique de Pablo Berger avec la présence de Canelita Medina. Au-delà de citer ces noms, et de préciser qu’ils sont tous incorporés avec intelligence et parcimonie, je voulais avant tout citer… Hearth wind and fire, avec leur morceau anthologique «September». Plus que de citer les deux scènes miroirs qui sont absolument sublimes dans leur rapport à l’amitié, je voulais noter quelque chose de rare et précieux qu’à réussit à accomplir le metteur en scène et toute son équipe : rendre cette musique presque indissociable du film qui l’utilise par rapport à son imagerie et surtout ses fortes émotions. Un peu comme Pulp Fiction rend inséparable son attache avec un You Never Can Tell, la scène finale de Robot Dream est tellement déchirante dans ce qu’elle raconte de l’amitié, et l’utilisation de la musique tellement magistrale que le tout en devient tout simplement iconique en plus d’être profondément bouleversant.



Depuis le début de cette critique, j’appelle le film non pas par son titre français mais son titre original (oui oui, même en Espagne), soit, Robot Dreams ; pas que parce qu’il sonne mieux à l’oreille, en revanche car il synthétise bien mieux l’un des thème principal du long-métrage de Pablo Berger : le rêve. En effet, alors que nos deux amis sont séparés, c’est bien la seul chose qui les lis, le désir de se retrouver qui se transforme petit à petit en une caractérisation de la solitude encore plus pesante pour nos deux personnages. Or, ce qui est intéressant, c’est le pari que prend le metteur en scène avec une telle idée, soit, de forcer le spectateur à contempler des personnages fixes et passifs, n’évoluant pas forcément dans leurs actions, avec comme seule carotte le temps qui passe et qui pourrait arriver à une date plus ou moins fatidique dans la retrouvaille de nos deux héros. C’est un risque car très vite la formule pourrait paraître très redondante, avec un schéma d’écriture qui viendrait nous sortir de l’intrigue ; or, il n’en n’est rien, et ces deux potentiels boulets deviennent des petits miracles d’écriture. Tout d’abord, car Robot Dreams a l’intelligence de ne pas répéter le même schéma pour ses séquences oniriques, si les deux premières paraissent plausibles et donnent un élan d’espoir pour la suite de l’intrigue, dès la suivante, on comprend par certains détails que le metteur en scène nous berne, comme les personnages semblent se mentir à eux-même, ou simplement imaginer comment ils vivraient une retrouvaille, un nouvel ami, etc. Donc très vite, on comprend, et le film explicite presque directement que l’on est dans un rêve, que rien de ce que l’on voit est réel, ou au mieux, que tout est fantasmé pour le meilleur ou le pire ; car ce qui transparaît toujours, c’est l’évolution de la personnalité de ces deux personnages. Et justement, avec son intrigue distillée sur 1 an, on sait que certains points de l’intrigue n’évolueront pas avant un moment, et techniquement, le film devrait devenir bien moins passionnant. Que neni, car c’est là LE coup de poker de ce film, d’une situation prévisible, une amorce quasiment tragique dont a beau voir venir la désillusion, rien de la mélancolie nous est enlevé, pour ne pas dire que tout est accentué. Et quand justement arrivent les moments où le rêve s’arrête et que la réalité s’installe, que les personnages doivent faire un choix, il se trouve qu’on nous repasse ces moments d’amitié, qu’on rétablit l’importance des enjeux, pour que la conclusion inattendue face l’effet d’un coup de poing en plein cœur.

Comment arriver à ces deux petits miracles d’écriture ? Au-delà de l’écriture en elle-même, qui au-delà de sa prévisibilité recèle des émotions incroyablement fortes, je parlait justement de l’univers, qui comme le dirait le metteur en scène, est riche pour mieux exploiter des personnages simples, très simples. DOG un chien atteint de solitude qui remédie à ses problèmes en s’achetant (littéralement) un ami, ami, ROBOT, qui vit sa meilleure vie avec DOG, mais qui va devoir apprendre à s’émanciper de sa présence. Et encore, je pousse sur l’entièreté du métrage, car ce qui caractérise les deux personnages, c’est avant tout, un chien solitaire et un ami parfait, et c’est ironiquement par la non-avancée de l’intrigue que les deux personnages vont se révéler petit à petit de plus en plus au spectateur ; l’intrigue mentale devient dès lors bien plus signifiante que le scénario en lui même. Cependant, au-delà de l’écriture des personnages, revenons-en à l’image, et ça va vous surprendre, parlons de la direction d’acteur. Alors non, Pablo Berger n’a pas fait son film en rotoscopie ou performance capture, mais avec son film, il rappelle indubitablement qu’il est impératif de bien savoir diriger un personnage animé. A cette tâche, on retrouve Benoit Feroumont (que je cite juste pour vous dire que sur instagram ce mec c’est une crème), qui tombe bien, car pour exprimer des émotions, il n’a pas le droit à des mots, mais uniquement des expressions faciales. S’opère alors un mélange très réussit entre deux genres et deux styles, la comédie et le drame, le cartoon et le réalisme. En effet, si j’ai pris le versant plus psychologique et mélancolique de Robot Dreams, il me paraît indispensable de rappeler que c’est aussi une comédie, un film qui se sait être drôle à tout moment et qui mélange simplement les tons, comme sur cette scène de luge, où on voit le drame arriver à des kilomètres, mais qui n’empêche pas de rendre la scène en elle-même amusante. A côté, parlons justement de ce qui est de la direction d’acteur dans le domaine de l’animation, les expressions de nos personnages. Rien que dans le concept le mélange est presque inhérent à l’essence de l’œuvre : des animaux anthropomorphiques (tous remis à taille humaine contrairement à Zootopie ou le récent Grand Magasin) dans un cadre urbain réaliste dans ses détails malgré l’empreinte nostalgique. Justement, pour en revenir aux personnages, leurs traits sont à la fois cartoon, jusque dans les mouvements de ce robot, presque magique dans ses capacités (il mange, fait de grands bons, nage… et pense) et son animation extrêmement fluide, avec à côté une extrême précision dans les expressions faciales ; rien n’étant placé au hasard, à la fois pour surligner sans dialogues les émotions des personnages, ou au contraire en revenir à quelque chose de plus simple mais profondément humain. Cette scène à la plage, où les deux personnages s’échangent un regard pour la dernière fois, rien n’est accentué, tout paraît plus crédible que jamais, et ce qui n’est qu’un robot et un chien deviennent en un claquement de doigts les meilleurs amis du monde.



C’est fou le nombre de choses à dire sur ce Robot Dreams, qui me semblait être, en apparence, un conte familial simple mais émouvant. Là aussi, j’ai été pris de court, car si le film s’adresse effectivement à tout le monde (donc toute la famille, et techniquement toutes les nationalités pour son manque de dialogues), il n’en reste pas moins que comme pour les Pixar de la grande époque, ou même la quasi totalité du catalogue Ghibli, le long-métrage arrive à parler pour des raisons différentes aux enfants comme aux adultes. Si le film me paraît plus frontal dans ses faces les plus sombres qu’un Monstre & Cie ou même un Chihiro, il n’en reste pas moins extrêmement subtil dans ses facettes difficilement appréhendables avant le visionnage et qui se sont enrichies pour ma part avec un second visionnage (un peu moins chaotique que le premier pour ceux que ça intéresse). Certains détails font mouche dans Robot Dreams, qui prouve que rien n’a été écrit ou mis en scène par hasard, ce qui pourrait enrichir les interprétations de la plupart des spectateurs, le film ne mettant pas les mots sur ces questionnements. J’aime ainsi le traitement de DOG tout au long du long-métrage, qui n’est pas qu’un chien rongé par la solitude, mais qu’on voit aussi simplement mal dans sa peau et attrait à des problèmes parfois plus ou moins proche de la dépression. Une question à ne pas prendre à la légère bien sûr mais qui est ouverte à débat quand on voit le comportement de ce protagoniste, qui ingurgite sans sourciller des plats réchauffés bas de gamme, des pizzas, nachos ou autre sodas, qui se couche très tard semble-t-il machinalement, qui abandonne rapidement un objectif aussi simple que faire voler son cerf-volant, semble se définir lui-même comme associable dans un de ses rêves, qui n’arrive pas de lui-même à effectuer certaines tâches, etc. Un peu à la manière du bouleversant Aftersun de Charlotte Wells, j’ai eu le sentiment que le metteur en scène nous laissait avant tout le choix, laissait notre expérience parler plutôt que de clarifier ou imposer la semble-t-il gratuité de certains éléments ou autres choix d’écriture. Même certaines informations anodines comme l’âge ou la famille de DOG nous sont retirées, afin d’en revenir à l’os de sa personnalité, son développement et l’intérêt pour le spectateur. La maturité du film apparaît précisément ici, en laissant les plus jeunes ressentir le film avec une perception très simple voire brute, pour laisser les plus âgés y mettre leur ressenti et expérience. D’ailleurs dans des détails gratuits qui tranchent avec le lisse de nombreux dessins animés pour enfants, tous les animaux ont des vêtements, et DOG n’a comme habit qu’un collier. Au-delà de la simplicité de l’accoutrement (qui peut appuyer mon avis ci-dessus), quelque chose m’a fait tiquer à ce sujet, c’est que pour aller se coucher notamment, DOG enlève son collier et se retrouve littéralement à poil (plus qu’il ne l’était en tout cas) plutôt que de convoquer une figure plus enfantine comme un pyjama. J’aime ce genre de détail car qu’ils soient anodins ou non ils permettent de densifier l’univers graphique et le fond de l’histoire qui nous est narré, donnant à voir plusieurs grilles de lecture qui laissent entrevoir une écriture riche et abondante (parlant in-extanso de deuil, de marchandage, voire d’amour) ; comme la mise en scène qui montre mais ne surligne jamais ce qui peut être compris, qui malgré ses coups d’éclat, reste suffisamment en retrait pour ne faire qu’accompagner et magnifier les thèmes et émotions véhiculés par Robot Dreams.

A la manière de la séparation entre DOG et ROBOT, il y a une tension similaire qui s’exerce sur la globalité du film, cette fois-ci dans le fond et non dans la forme. C’est que le dernier long-métrage de Pablo Berger est un mélange aussi réjouissant que mélancolique entre deux mondes : un fantasme de gamin simple comme la thématique de l’amitié et la cruelle réalité des adultes qui semble ne faire que tourmenter (de manière parfois assez ironique) nos deux héros malgré leur désir simple d’une amitié pleine et durable. C’est là où Robot Dreams passe de bouleversant à inoubliable pour moi, c’est qu’il arrive à la fois à capter une énergie, candeur et positivité propre à l’enfance tout en faisant preuve de bien plus de factualité, en opposant à la naïveté première de ce conte moderne à des points bien plus moroses auxquels ont pourrait trop vite s’identifier. Le rêve, qui comme vous l’aurez compris imprègne tous les pores du métrage, jusqu’aux plus grandes extravagances de la mise en scène, est inhérent à l’imagination d’un gamin, et avec ce rêve qui semble commencer dès l’acquisition d’un ami aussi parfait en tout point. C’est là où Pablo Berger a été très fort, c’est de réussir à simplifier à l’extrême un fond aussi complexe comme je vient d’élaguer sur plus de 4 pages. Car au-delà des interprétations potentielles, des grilles de lectures et efforts de mise en scène, Robot Dreams est avant tout un film passionnant à voir tel quel. Je ne peux jamais renier le kiff (oui j’ai utilisé ce mot) que je peux ressentir devant une œuvre parfois plus ou moins imparfaite mais qui vient me passionner en tout point dans ses émotions et surtout son univers. Cet univers justement, il vient résonner avec notre âme d’enfant par sa simplicité première, qui se développe face à ce que certaines mauvaises langues pourraient appeler des sketch. Pour comparer avec deux de mes plus gros désastres de l’année, quand Robot Dreams utilise l’imaginaire New Yorkais comme une essence à opportunités pour des gags ou des décors qui viennent enrichir l’amitié ou la solitude des deux personnages, Miratrouduculous – le film utilisait Paris dans ses pires clichés pour venir capitaliser sur ces clichés sans la moindre réflexion si ce n’est un cynisme décomplexé. Quand Robot Dreams vient utiliser le flash-back comme cassure à une parenthèse de bonheur, pour faire revigorer des enjeux aussi anodins en apparence que l’amitié entre deux personnages, Le château solitaire dans le miroir étalait son ouin ouin sur des personnages semblait-il là uniquement pour tirer les larmes de l’audience, avec une longueur proprement absurde. Un fantasme enfantin et une réalité plus adulte qui viennent à la fois créer une bulle de réconfort et de bien-être comme un spleen inoubliable qui est venu nouer ma gorge par son montage astucieux qui ne peut pas laisser indifférent. Pour parler crûment, et au-delà de réfléchir au pourquoi et comment le film a pu autant me toucher, j’ai vécu Robot Dream comme une expérience bouleversante, qui est venu puiser dans mon humanité pour rappeler sur grand écran qu’en tant qu’animal sociable, l’amitié est une valeur non seulement importante mais vitale, et qu’elle méritait toute la simplicité apparente et rugosité finale d’un film bien moins lisse qu’au premier abord. Cette scène finale, qui reprend une seconde et dernière fois September, qui vient sensoriellement convoquer tous les souvenirs vécus avec ces deux êtres, ça m’a plaqué au sol, ça m’a déstabilisé, et pour finir, ça m’a ébranlé.




En dehors de menus défauts que je n’ai même pas cité tellement ils me paraissaient insignifiant, Robot Dreams réussit presque tout ce qu’il entreprend et surtout magnifie une base risquée avec un humanisme sincère injecté à des codes cinématographiques maîtrisés sur le bout des doigts. Tendre mais aussi parfois cruel, toujours incroyablement pertinent dans sa manière de raconter une histoire en apparence anodine mais proprement inoubliable. Alors en un mot :

« Now December, found the love we shared in September »
Vacherin Prod

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