Nanti d’une sale réputation (mais on a l’habitude avec les comédies françaises), Mon Poussin se révèle plutôt une bonne surprise. On ne se trouve certes pas face à une grande réussite du genre mais à un résultat franchement plaisant et, surtout, globalement plutôt drôle. Si le concept du film bascule à la moitié pour se concentrer sur les relations détériorées des parents, autrement dit pour retrouver des chemins balisés dans la comédie depuis de très longues années, la première partie est franchement drôle. Portée par ses acteurs tous plutôt à leur avantage, cette comédie qui débute en entrant dans le vif du sujet est globalement bien vue. Les parents qui gèrent à leur façon le chagrin d’amour de leur aîné avec le décalage qu’on imagine, l’idée est plutôt bonne et bien traitée.


Au fur et à mesure qu’ils s’immiscent dans la vie de leur fils, les parents vont cependant voir leur couple se lézarder et la situation va finir par s’inverser. Cette inversion, si elle est moins pertinente et déjà vue (on pense notamment à l’humour vachard de Papa ou maman), arrive, et c’est bien l’essentiel, à maintenir le cap. Le film est en effet toujours amusant avec quelques bons gags et de bonnes trouvailles. Bien entendu, les clichés abondent (l’excentricité et l’excès général des jeunes, la maladresse des parents), mais la cohabitation des gros gags qui tachent et d’une certaine tendresse est plutôt bien gérée. On flirte avec le côté fleur bleu et l’humour potache pour réussir, malgré tout, à dresser un parallèle amusant entre les déboires amoureux selon qu’on ait vingt ans ou cinquante ans.


Le potentiel comique du trio d’acteurs fait le reste, Pierre-François Martin-Laval se révélant particulièrement juste dans un rôle où il semble éloigné de son personnage habituel. Isabelle Nanty est (et c’est heureux) autrement plus à son aise que dans Les Tuches tandis que Thomas Solivères incarne parfaitement le jeune homme débordé par ses différentes émotions. En clair, c’est une comédie vraiment sympathique qui dépasse allègrement bon nombre de ses concurrentes.


Créée

le 19 févr. 2023

Critique lue 178 fois

2 j'aime

3 commentaires

PIAS

Écrit par

Critique lue 178 fois

2
3

D'autres avis sur Mon Poussin

Mon Poussin
sebastiendecocq
4

Une comédie beaucoup trop gentillette pour amuser

Ne pas apprécier une comédie, passée l’hécatombe de Bad Buzz, serait du chipotage pur et dur. Pourtant, même en essayant d’être le moins difficile possible, le fait que le cinéma français ne nous...

le 3 juil. 2017

4 j'aime

Mon Poussin
Play-It-Again-Seb
6

Parents poules

Nanti d’une sale réputation (mais on a l’habitude avec les comédies françaises), Mon Poussin se révèle plutôt une bonne surprise. On ne se trouve certes pas face à une grande réussite du genre mais à...

Par

le 19 févr. 2023

2 j'aime

3

Mon Poussin
Caine78
3

Poussin broyé (par la bêtise)

Aïe... Pourtant, ne serait-ce que pour cette légère méchanceté et une poignée de répliques incisives, vachardes, j'aurais pu adhérer un minimum. D'ailleurs, même si c'est souvent bien lourd et...

le 9 août 2021

2 j'aime

Du même critique

Astérix et le Griffon - Astérix, tome 39
Play-It-Again-Seb
7

Le retour de la griffe Goscinny-Uderzo

Depuis la reprise de la série par Ferry et Conrad, nos amis gaulois avaient une sacrée gueule de bois. La disparition de René Goscinny avait déjà très sérieusement entamé la qualité des albums même...

Par

le 22 oct. 2021

24 j'aime

23

L'Emmerdeur
Play-It-Again-Seb
9

Pignon, ce roi des emmerdeurs

Premier film mettant en scène François Pignon, L’Emmerdeur est déjà un aboutissement. Parfaitement construit, le scénario est concis, dynamique et toujours capable de créer de nouvelles péripéties...

Par

le 12 août 2022

22 j'aime

10

L'Iris blanc - Astérix, tome 40
Play-It-Again-Seb
4

La philosophie sur le comptoir

Aïe, aïe, aïe... L'arrivée de Fabrice Caro en lieu et place de Jean-Yves Ferri qui venait, à mon sens, de signer son meilleur Astérix dans le texte, était pourtant annoncée comme une bonne nouvelle...

Par

le 14 nov. 2023

21 j'aime

22