Monkey Man
6.5
Monkey Man

Film de Dev Patel (2024)

Comme baptême du feu, on peut difficilement faire plus bourrin. Dev Patel voulait passer d'acteur à réalisateur, il aura connu la traversée d'un galérien. Porter quatre casquette (metteur en scène, producteur, co-scénariste et acteur bien sûr), il faut tenir le choc. Et on parle d'un film d'action ! À l'écran comme en dehors, Patel va être servi. Blessures au orteils et à la main, crise Covid qui menace le tournage, et décès d'un membre de l'équipe technique. Trois ans après cette expérience plus qu'extrême, Monkey Man sort du purgatoire. On le présente souvent comme un John Wick à Mumbai, il en joue aussi par quelques adresses plus ou moins amusantes (le chien, qui passe faire coucou). Mais Dev Patel tient à imprégner son histoire d'une culture hindou peu abordée hors de son continent, par le biais du mythe d'Hanuman ou des divinités Paravati/Shiva qui donnent d'autres couleurs à cette odyssée vengeresse. De manière plus terre-à-terre, l'intrigue surprend par une dimension sociale très accentuée quand il montre cette ville sans nom, théâtre des évènements, comme corps malade suintant l'inégalité par tous ses pores. Et qui est particulièrement mis en lumière avec le sort réservé aux Hijras, communauté transgenre persécutée en Inde, et qui deviennent ici alliés et figures d'une irrésistible rébellion. Autant d'éléments qui poussent à l'indulgence envers Monkey Man qui se révèle autrement plus maladroit dans sa mise en scène, son écriture et son rythme. Patel tente beaucoup et si certaines scènes de combat fonctionnent, il faut les attendre longtemps (avec supplément gore, s'il vous plait). La première heure est handicapée par une caméra à l'épaule un peu désagréable (à l'exception de certains transitions en plan subjectif). L'usage répété du flashback et de symbolique un peu pompière alourdit pas mal le visionnage. Enfin, l'utilisation et l'utilité de certains personnages secondaires laissent perplexe : la prostituée ou l'acolyte malgré lui, que le montage évacue et laisse aux rayons pertes et profits. Taillé un peu plus sec (15 minutes de moins) et on a un premier film plus fort. On ne peut cependant pas dire que Dev Patel y soit allé de main morte. Ce qui donne tout de même envie de l'encourager pour les prochaines fois.

ConFuCkamuS
5
Écrit par

Créée

le 18 avr. 2024

Critique lue 31 fois

2 j'aime

ConFuCkamuS

Écrit par

Critique lue 31 fois

2

D'autres avis sur Monkey Man

Monkey Man
Squalalaa
8

Un metteur en singe prometteur...

Dans le film Monkey Man, on suit un jeune homme (Dev Patel) qui gagne péniblement sa vie en tant que combattant clandestin. Refoulant sa rage dans un monde injuste, il découvre un moyen d'infiltrer...

le 7 avr. 2024

41 j'aime

2

Monkey Man
Yoshii
7

Même les sages singent les autres

Les défauts de Monkey Man ont abondamment été mis en avant et commentés, mais lui reprocher de singer (en l'occurrence John Wick), c'est faire bien peu de cas de sa nature propre.Evidemment, le...

il y a 6 jours

38 j'aime

Monkey Man
Surfeurfou
8

Hanuman moderne

J’attendais beaucoup de ce film mêlant , vengeance et mythologie indienne. Il a même dépassé mes attentes même si je n’aime pas du tout l’acteur principal Dev PATEL, il est cependant très convaincant...

le 18 avr. 2024

37 j'aime

Du même critique

Dune
ConFuCkamuS
4

Anesthésie Spatiale

Peut-on partir avec un avantage si l'on décide d'aller voir l'adaptation d'une œuvre matrice dans la littérature ? Oui, en ne l'ayant pas lue. Il n'est pas toujours aisé de jongler entre...

le 15 sept. 2021

66 j'aime

8

I Care a Lot
ConFuCkamuS
4

Épigone Girl

Dur d'échapper à son rôle phare. Propulsée sur le devant de la scène avec le rôle d'Amy dans le d'ores et déjà classique Gone Girl réalisé par David Fincher, l'actrice Rosamund Pike n'a pas ménagé...

le 20 févr. 2021

60 j'aime

Les Trois Mousquetaires - Milady
ConFuCkamuS
3

Tous pour presque rien

Huit mois, ça peut être un vrai obstacle à la compréhension à l'ère du streaming et du binge-watching. Tout spécialement si vous vous lancez dans la suite d'un film pas très fameux, et que cette...

le 13 déc. 2023

48 j'aime

7