L'homme singe pète des gueules, Dev Patel se pète la main et le film semble pèter les attentes du public. Une jolie trinité pour un premier long-métrage.
Faut quand même avouer que pour un maigre budget de 10 millions et des conditions de tournage à vous en donner des boutons, Monkey Man est un sacré tour de force. A défaut d'accoucher d'une histoire originale, Dev Patel donne tout pour nous marquer avec des visuels travaillés et des scènes d'actions très vénères. Bien que souvent réussis, les aspects visuels et l'action foncent régulièrement ensemble dans le mur car certains morceaux de bravoure se révèlent très indigestes car filmés par une caméra sauvage et teintés d'une couleur rouille-ténèbre, à n'en voir que dalle. Le montage s'avère encore plus chien fou que Dev Patel, enchaînant des séquences psychédéliques sautant du passé au présent aussi rapidement qu'un chauffard sur une autoroute allemande. C'est peu dire que le visionnage fatigue par moment. Et quand ça se calme, c'est gnangnan à n'en plus finir. C'en est à soupirer en regardant le plafond quand la mère du héros raconte l'histoire incomplète du seigneur singe... ou du démon primate... ou du dieu chimpanzé... merde attends c'était quoi déjà ce truc ? Bref : "Blablabla le singe il arrive pas à choper la mangue qui est en fait le soleil, blablabla vient mon fils on va courir au ralenti dans la jungle en souriant comme des bienheureux !".
Un film inégal, absolument, mais impossible de nier la passion qu'il dégueule. L'oeuvre déborde d'idées de montage et est très généreuse en combats globalement bien chorégraphiés. Et même si je ris un peu de cette histoire de Singe Blanc, c'est pourtant le meilleur aspect de Monkey Man : mélanger l'Inde urbaine aux vieilles légendes. Dev Patel avec un masque simiesque qui tabasse un géant équipé d'une batte barbelé ? Brillant ! Mais on en aurait pris un peu plus. Faut savoir assumer jusqu'au bout, Dev !
Reste que même si le pari est réussi, le film demeure totalement dépassé par sa bande-annonce, chef-d'oeuvre de montage épique et sauvage que j'ai dû visionner une trentaine de fois s'en jamais ne m'en lasser. Exactement ce qu'aurait dû faire le produit fini : moins se prendre au sérieux et laisser la cage du macaque ouverte.
NB : si l'envie vous prend de revoir ce chef-d'oeuvre de bande-annonce :
https://youtu.be/g8zxiB5Qhsc?si=24mhAwO7kCxRT2xM