le 13 mars 2017
Biopic cruel de l'amour
C'est qui, Nicolas Bedos ? Un trublion, visiblement, bobo de gauche exaspérant ou et/ou bouffon de la démocratie. En 2013, un sondage le faisait apparaître à la quatorzième place "des personnalités...
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Ce n'est pas simple de parler d'un tel film. Parce que selon moi c'est juste une forme de perfection incontestable. Et ce n'est même pas lié au fait de savoir si j'ai aimé ou non. À ce stade mon avis est secondaire. En réalité en voyant ce film j'ai été scotchée par l'intelligence imparable du scénario de bout en bout. Je m'explique il faut à mon sens le mettre en perspective avec la persona médiatique de Nicolas Bedos, et du couple Bedos/Tillier. Ils en jouent beaucoup, à un moment précis ils font même selon moi référence à leur "clash" TV, moment ajd rentré dans les annales du Grand Journal. Aussi ils font des tonnes d'allusions au monde littéraire, au microcosme intellectuel parisianniste auquel ils appartiennent. C'est la nouvelle élite française. C'est Paris. C'est la France. C'est peut-être puant dit comme ça, mais cest vrai. Mais Adleman c'est aussi une oeuvre clairement méta et auto-reflexive qui montre que Bedos s'est trouvé et s'assume : il joue même de ses défauts pour les exagérer les tourner en dérision et les revendiquer presque. C'est ce qui m'amène à dire que c'est surtout une oeuvre aboutie, d'une très grande ambivalence à tous les niveaux. À la fin on en sort perplexe : misogynie ou amour des femmes ? Ego surdimensionné ou manque de confiance absolu ? Génie ou impuissance ? Politiquement de droite ou de gauche, de droite qui se croit de gauche ? Histoire de couple émouvante ou méchanceté réciproque ? Sincérité ou maniérisme prétentieux ? On ne sait pas. On n'en sait rien. Par ailleurs c'est inexplicable mais c'est un film qu'on ne peut pas critiquer dans le sens où Bedos a anticipé tout ce qu'on aurait pu dire de négatif à son égard en contrant l'argument dans l'oeuf au sein même de sa fiction, c'est un processus très particulier. On ne sait pas s'il se moque de son milieu ou s'il est fier à en crever. On ne sait pas s'il est gravement imbu de sa personne ou s'il fait preuve d'une rare distance par rapport à lui-même. C'est l'histoire d'un homme écrasé par le poids de ses ambitions et c'est beau, réellement. Et bien évidemment c'est drôle (le psy, le gosse débile limite psychopathe) c'est bien écrit la langue est joliment mise à l'honneur ça exhume des mythes et des clichés mais ça ne s'en cache même pas, ça tourne les stéréotypes en ridicule et en même temps ça les glorifie. C'est détestable mais c'est irrésistible. Et au passage ça dénonce des réalités sociales et ça brosse efficacement le portrait d'une société sur presque quatre décennies donc en filigrane on voit bien l'évolution du pays avec des clins d'oeil trop drôles. En bref c'était inattaquable et ça me complexe presque de donner mon opinion depuis ma place de petite meuf obscure sur un film trop supérieur qui me dépasse sûrement en bien des points. C'est le film d'un homme qui se voit. Qui s'est vu. Qui s'est compris.
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Créée
le 13 mars 2017
Critique lue 6.6K fois
le 13 mars 2017
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