Morse : un film de vampires avec des canines longues comme les défenses d'un mammifère amphibie?
Peine perdue : c'est "Morse", comme dans "Samuel Morse". Pas de parallèle décalé, pas d'humour. Mais les raisons de l'aimer ne manquent pas pour autant.
Tout d'abord, pour qui a comme moi appris a lire avec les gentils personnages cadavrériques d'Angela Sommer-Bodenburg (cf " Le petit vampire"), s'installent d'agréables réminiscences. On se retrouve en plein dans l'adaptation pour adultes du mythe de l'ami-assassin-qui-ne-veut-pas-vous-faire-de-mal. A tel point que cette bienveillance exclusive semble exagérée. Sauf que... au récit d'initiation (les premiers émois du jeune Oskar sont décrits avec beaucoup de délicatesse) s'additionne une histoire de créatures plutôt néfastes pour leur entourage rapproché, qui lui, ne peut que vieillir... La question de l'immortalité et de ses conséquences se pose en filigrane, avec une dureté qui dément l'aspect fleur-bleue de la relation entre les deux protagonistes.
Si cette force scénaristique porte largement le film, elle ne serait rien sans l'interprétation magistrale de Lina Leandersson, dont le corps incarne à merveille la prison entre enfance et adolescense, oscillant entre une innocence aussi asexuée que désarmante, et un charme troublant.
Oskar de son côté est tout aussi réussi en gamin ingénu, entouré d'adultes laxistes et de p'tits caïds à claquer.
"Morse" n'est pas un grand film, mais c'est une bonne surprise. Et puis... Comment ne pas aimer un film où des chats hargneux à la limite du burlesque donnent l'assaut à un adulte qui leur succombe? Même Hitchcock n'aurait pas osé !!
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