MEUWTAL KEUMBAATT !!! (tulutudutudululu, tudululutudululu)
Comme Street Fighter, sorti un an avant, ce film se paie lui aussi une « star » has-been au casting, en la personne de notre fierté nationale : Christophe Lambert, qui interprète le Dieu du tonnerre Raiden. Il y trouve ici peut-être son meilleur rôle depuis Highlander, jouant énormément sur une complicité avec le spectateur, qui pourra à loisir reconnaître les « gimmicks » propres à l'acteur : rire sarcastique surjoué, sentences lapidaires dites avec un sérieux exagéré (sans compter le tonnerre et les éclairs qui interviennent à la fin de chaque scène de dialogue où il est présent), le tout accentué par une perruque innommable et un regard d'acier renforcé par des éclairs. Comme pour Street Fighter, encore, tout semble fait pour inciter à une lecture au second degré des scènes, grâce notamment au personnage de Johnny Cage, tout en ironie (voir la première scène de celui-ci notamment, avec sa réplique culte : « C'est là que tu dois tomber. »), jouant à plein son rôle d'avatar de Jean-Claude Van Damme (ce dernier a d'ailleurs refusé le rôle au profit de Street Fighter).
Comme dans Street Fighter, encore, le scénario n'est qu'un prétexte à des combats à foison, et pourrait être tiré d'un épisode de Dragon Ball Z (il ressemble aussi beaucoup, pour la partie "réaliste", au dernier film de Bruce Lee, le très bon Opération Dragon) : les gros méchants venus d'un monde parallèle veulent envahir la Terre et ils doivent pour cela remporter un ultime tournoi d'arts martiaux contre les humains. Pourquoi ne pas envahir la Terre tout de suite ? Bonne question, surtout quand on voit la dernière scène du film...
Les combats, à défaut d'être convaincants, ont le mérite d'être plutôt drôles. En fait, on a plutôt l'impression d'assister à un battle de danse, avec un nombre incalculable de saltos, flips, et autres sauts improbables.
On retrouve toutefois avec plaisir quelques coups spéciaux des personnages du jeu, qui sont eux-mêmes assez convaincants dans leur rôle. Mention spéciale pour Sonya Blade, dont la fidélité est poussée jusqu'à la faire rejouer la scène de Mortal Kombat II où elle apparaît enchaînée par Shang Tsung.
Les effets spéciaux sont d'un niveau époustouflant, alliant images de synthèse probablement réalisées sous Paint et sprites plus pixelisés encore que ne l'étaient ceux du jeu.
Le tout est rythmé par une musique techno-dance représentant tout ce que cette époque a pu produire de kitsch, mais pour autant très entraînante et dynamique. On appréciera également (ou pas) la présence de morceaux de Napalm Death, de Fear Factory, ou encore de Traci Lords (!), ex grande star de films pour adultes.
Évidemment, on aurait pu souhaiter que le côté gore du jeu (dont les « fatalities », faites de décapitations, démembrements et autres pulvérisations, ont fait la réputation) ne soit pas en partie édulcoré comme c'est le cas ici, mais Mortal Kombat reste un nanar qui s'assume, et offre ainsi un spectacle assez jouissif et divertissant.
Pas une « flawless victory », donc, mais, tout comme les personnages du film, on aurait presque envie d'y croire...