Muck
2.8
Muck

Film de Steve Wolsh (2015)

Petite critique à chaud du film Muck parce qu'il est vraiment très malmené partout où j'ai regardé et que j'ai envie de me faire un peu l'avocat du diable. Muck AKA le grand incompris des slashers récents.


Bon d'abord un petit paragraphe inutile pour remettre un peu les choses dans leur contexte. J'ai un très gros faible pour les slashers, les codes du genre (bande d'ado émoustillés qui se font tuer un à un, etc.) me plaisent (des goûts et des couleurs ...) et je ne me lasse pas d'en regarder. En plus des codes que j'ai une immense joie à voir être déclinés de manière classique film après film, le fait qu'un slasher sorte un peu des sentiers battus (qu'il soit mélangé avec d'autres sous-genre, que les codes soient traités de façon originale, etc.) et qu'il soit un peu méta (je suis assez content de capter les références à d'autres slashers en en regardant un) sont des éléments qui vont généralement me faire d'autant plus apprécier l'oeuvre.


Tout ça pour enfin entrer dans le vif du sujet : Muck. Muck m'a fait passer un bon moment pour les trois raisons exposées ci-dessus et développées ci-dessous :



  • 1) Classique. On y retrouve presque tous les codes du slasher (même s'il fait aussi un peu survival sur les bords) : une bande
    d'ado/jeunes adultes, un décor typique (des marais, une maison isolée), des
    "boogeymen", des meurtres à l'arme blanche, de la nudité, etc.


  • 2) Déphasé. Il sort carrément des sentiers battus, et c'est là où j'ai
    apprécié ce que certains ont détesté : le film n'a pas de sens. Il
    est complètement en dehors de la réalité tant par la façon dont il
    est conçu narrativement que par la succession parfois incohérente de plans (et de très longs plans sur ass et/ou boobs qui sortent on ne sait d'où) et qu'à cause du comportement des personnages.
    Muck n'a pas de début (bien qu'apparemment un prequel soit en préparation). Et il n'a pas de fin non plus d'ailleurs.
    On rencontre les personnages sur le tas, dans une situation dont l'origine nous est inconnue mais qui nous laisse quand même imaginer qu'ils se sont retrouvés dans une situation très "slasheresque" (un est gravement blessé, une est en maillot de bain, etc.).
    On en arrive à l'aspect déphasé complet des personnages : pas trop inquiets de leur situation, dialogues dignes d'un "ultra hard American Pie" alors qu'ils sont plutôt dans une situation à la "The Descent". En somme, des comportements complètement déplacés. Bref parfois on ne sait plus trop ce qu'on regarde tellement les perso sont en dehors du coup. Du pur WTF.


  • 3) Méta. Muck est assez méta dans le sens où il fait clairement penser à
    "Scream", puisque les perso ont plus ou moins conscience qu'ils sont dans un
    slasher, mais aussi puisque, argument complémentaire au point 2), il
    tord les codes du genre, par exemple un des personnages, Billy,
    fait le rapide état des lieux de la bande en listant qui va mourir et
    dans quel ordre suivant les raisons classiques d'un slasher et va même parier sur l'identité de la "final girl". Le film fait penser de cette façon un
    peu à "Feast" (qui n'est pas un slasher mais qui joue aussi beaucoup
    sur le code du héros). Il n'est pas aussi sans rappeler sur certains points les
    "Détour Mortel" (la bande d' "Hillbillies" comme les appelle Troit ; mélange du genre slasher et du survival) et "Venom" pour l'aspect marécage. Enfin, on peut supposer qu'une multitude de références sont à trouver si on le regardait de plus près.



Bref, tout ça pour conclure que finalement Muck (en se faisant l'avocat du diable) n'est pas si mauvais si on considère que son côté déphasé en fait un slasher unique qui arrive à se différencier de ses pairs justement parce qu'il n'a pas de sens. Et le générique de fin confirme que c'était bien là le souhait du réalisateur ("Hollywood isn't ready for Steve Wolch" ou un truc dans le même style) de faire un slasher "what the f**k".


Et finalement le manque de cohérence épure le film et ne laisse qu'une succession de scènes WTF où se mêlent massacres et gros plan sur ass et/ou boobs sans justification valable, ce qui en fin de compte est un des éléments qui fait qu'on aime les slashers et qu'on en redemande !

Siryel
6
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Créée

le 14 sept. 2016

Critique lue 541 fois

Siryel

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