Muddy
Muddy

Film de Pragabhal (2021)

Des 4x4 dans la boue, des costauds barbus et des bastons! Voilà le programme.

Le cinéma des Indes est à l’image du pays, constitué de multiples ethnies usant de langues différentes. Du Rajasthan au Nord au Kerala situé à l’extrême sud, ce grand pays possède en plus d’une immense population qui s’apprête à surpasser la Chine en nombre d’habitants, une cinématographie colossale catégorisée dans 22 langues officiellement reconnues (le pays en dénombrant plus de 200).

De l’hindi, parlé par plus de 400 millions d’habitants, considéré comme la langue principale du pays, au tamoul, en passant par le goudjerati, le punjabi, le malayalam ou encore le telugu, etc.

Muddy est un film d’action en langue malayalam produit par Mollywood, nom donné à l'industrie du cinéma indien, basée à Thiruvananthapuram, au Sud du pays. Le concept est assez simple pour ne pas dire simpliste, un film de course de voitures, ici des 4x4 dans la boue, des héros musclés à la barbe proéminente et des bastons dont l’extravagance dépasse largement le cadre du réalisme.

Réalisé par un certain Dr. Pragabhal, dont il s’agit du premier et unique film, force est de constater qu’au-delà du concept de base, le film ne casse pas quatre pattes à un canard, une histoire banale au déroulé très prévisible, des tronches pas piqués des hannetons, une équipe de bûcherons spécialisés dans le bois de santal, avec un schéma narratif un peu similaire au Pushpa – The Rise de Sukumar https://www.senscritique.com/film/pushpa_the_rise_part_1/45641799, des bastons dantesques et des cascades dans la boue comme on avait rarement vues sur un écran. C’est d’ailleurs dans ce domaine que le film distille quelques moments de cinéma plutôt réussis.

Les films du cinéma de l’industrie du sud, cherchant à se démarquer du Bollywood classique, en traitant des questions d’ordres sociétales tout en limitant l’usage des procédés qui ont créés les clichés que véhicule le cinéma hindi, en gros de la romance rose-bonbon et des chorégraphies chantées et dansées majestueuses, possèdent dans leur majorité ces particularismes qui donnent une vraie plus values pour celui qui veut s’intéresser à la plus importante cinématographie au monde. En plus des splendides paysages du Kérala, dans le cas présent, du Tamil Nadu ou de l’Andra Pradesh, ont a droit à un défilé de bonshommes à l’allure patibulaire qui n’aurait pas dépareillés dans un film de Sergio Leone, du muscle et de la barbe bien fournie et des bastons à volo.

Du concept, certes, mais suffisamment bien torché pour au moins captiver l’attention de par ces outrances volontaires qui s’assument sans complexe.

philippequevillart
6

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Objectif : 200 films indiens

Créée

le 18 janv. 2023

Critique lue 18 fois

2 j'aime

Critique lue 18 fois

2

Du même critique

L'assassin habite au 21
philippequevillart
8

Meurtre oblige

Première incursion de Clouzot dans un genre auquel il donna ses plus belles lettres de noblesse, en l’occurrence le thriller à la Hitchcock. Pour se faire il adopte un style emprunt à la Screwball...

le 21 avr. 2020

18 j'aime

8

Joker
philippequevillart
6

Autant de clown clinquant

C’est auréolé d’une récompense à la Mostra de Venise et d’une pluie de critiques dithyrambiques annonçant un classique instantané et une performance d’acteur de la part de Joaquin Phoenix emprunte...

le 9 oct. 2019

18 j'aime

5

La Chienne
philippequevillart
8

L'ange et la mort

Dans La Chienne, second film parlant de Jean Renoir, c’est surtout quand les voix se taisent et que l’image reprend naturellement ses droits que le lyrisme dramatique s’impose pour offrir de grands...

le 31 janv. 2023

18 j'aime

2