Fiche technique

Année : 2020

Pays d'origine :

Japon, Belgique
Durée : 1 hDate de sortie (France) : 24 juillet 2020

Réalisateur :

Lisa Spilliaert

Synopsis : N.P, c’est d’abord le titre d’un roman de l’écrivaine japonaise Banana Yoshimoto, publié en 1990. S’y déroulent les énigmes qui entourent un autre texte, éponyme, recueil de nouvelles rédigées en anglais cette fois par un mystérieux auteur japonais, Sarao Takase, émigré aux Etats-Unis. Éminemment troublant, nous y est expliqué que chaque traducteur japonais, arrivé à la quatre-vingt-dix-huitième nouvelle, meure. Éminemment inquiétant, y est relaté que l’inceste circule au cœur des intrigues, unissant de manière scabreuse la plupart des personnages. On aura vite saisi que l’enjeu ici est de pointer, de manière sensible, jusqu’au scandaleux, les liaisons dangereuses au cœur de toute entreprise de traduction. Sans oublier l’entrelacs sophistiqué que dessine la relation entre deux cultures, ici occidentale et asiatique. À ce bouquet de motifs déjà bien touffu, Lisa Spilliaert, pour son premier long métrage, relève superbement le défi d’ajouter l’arabesque d’une autre « translation », celle de l’adaptation d’un texte littéraire au cinéma. Raison pour laquelle, sans aucun doute, elle a choisi de gommer tout son direct. Hormis une splendide bande originale faite de compositions, commanditées pour l’occasion, de Wolf Eyes (fameux groupe noise américain) et d’Asuna (japonais), et d’un fabuleux travail de bruitage, bruissement discret des rumeurs du monde, tous ses dialogues, comme au temps du muet, sont écrits sur l’image. Empruntant autant au mélo qu’à une esthétique de roman photo, Lisa Spilliart navigue avec habileté entre les genres et nous offre un film unique, étonnant, tout de grâce, où il semble, qu’en toute discrétion, elle soit parvenue à mettre beaucoup d’elle-même. (Jean-Pierre Rehm)

Casting de N.P