En Corée du Sud, Choi Ik-hyun, un fonctionnaire véreux lâché par ses collègues décide de passer le pas et de rejoindre une organisation mafieuse.

Réalisé fin 2013, Nameless Gangster fait partie de cette vague du cinéma Coréen qui ne nous parvient pas toujours. Le réalisateur, Jong-bin Yoon avait fait une apparition discrète à Cannes en 2006 avec The Unforgiven, nommé, mais pas récompensé, pour « Un certain Regard » et « Caméra d’or ».

Il revient aujourd’hui avec Nameless Gangster, un film non distribué dans les salles françaises alors que l’affiche est partagée par les deux grandes stars du cinéma Coréen ; Min-sik Choi et Jung-woo Ha.
Preuve encore une fois de la frilosité du cinéma français qui a du mal à proposer autre chose que le cinéma Main Stream ou le cinéma récompensé dans les grands festivals. Sans compter bien sur l’intégralité du cinéma national, peu importe la qualité d’ailleurs.

Nameless Gangster n’est pas le meilleur film venu de Corée, mais il reste néanmoins bien au-dessus de la masse des thrillers et films de mafia proposé habituellement.
Car c’est bien dans l’ambition du cinéma coréen et ses pieds de nez aux codes établis que réside la qualité de ces films.
Il n’est pas question ici de dynastie, de complot ou d’affrontement entre les forces de l’ordre et les « méchants ». Le film est intégralement centré sur l’ascension d’un petit fonctionnaire qui rêve de faire partie du monde des gangsters durs, violents et respectés par tous.
Le monde de Choi est courbé.

Distordu même entre un univers barbare mafieux et celui plus commode de la diplomatie. Deux cercles dans lequel ils naviguent à l’instinct, d’un côté épaulé par son neveu éloigné, chef du clan, et de l’autre son ami chef de la police.
Avec moins de virtuosité que les récents « I saw the Devil » ou « The Chaser », celui-ci développe un sens de la narration qui n’est pas sans rappeler ceux de Il était une fois en Amérique de Sergio Leone ou Casino de Martin Scorcese. Signe de que le cinéma Coréen s’inspire depuis plus de 10 ans des plus grands pour développer son art.
Il est d’ailleurs dommage de voir le traitement réservé pour le cinéma « Asiatique » par le public et il ne viendrait pas à l’esprit de dénigrer le cinéma Allemand, Italien ou même Danois alors qu’il existe tout autant de différence entre les films Coréen, Japonais et Chinois qu’entre ceux du vieux continent.

Malgré un récit fleuve qui s’étend sur plus d’une décennie, le film n’introduit de peu de personnages pour mieux suivre son duo d’acteurs stars. Min-sik Choi et Jung-woo Ha sont des acteurs incroyablement qui insufflent une vie et un caractère entier à leur personnage de manière que lorsque le film se termine on a l’impression de les avoir toujours connus.
Arthur_Kilman
7
Écrit par

Créée

le 15 sept. 2014

Critique lue 606 fois

Arthur Bobinna

Écrit par

Critique lue 606 fois

D'autres avis sur Nameless Gangster

Nameless Gangster
Petitbarbu
8

The Choi connection

Nameless gangster, réalisé et scénarisé par Yun Jong-bin, met en scène l'ami Choi (Min-sik), parfait dans la peau de l'agent des douanes gentiment naïf et vraiment véreux, qui tombe un beau jour sur...

le 21 juin 2015

12 j'aime

4

Nameless Gangster
SlashersHouse
8

No one's enemy forever.

Amoureux des films de gangsters, le réalisateur et scénariste Jong-bin Yun a pensé à vous et vous a concocté ce Nameless Gangster, bobine qui de prime abord ne semble pas très originale, mais en a...

le 23 oct. 2012

11 j'aime

Nameless Gangster
limma
7

Critique de Nameless Gangster par limma

Le jeune metteur en scène, Yoon Jong-bin, ne fait pas dans le glauque ou gore exacerbés comme souvent dans le cinéma coréen mais montre de manière évidente et bien plus que dans quelques thrillers...

le 24 sept. 2016

3 j'aime

Du même critique

Wrong Cops
Arthur_Kilman
10

Vous n'avez encore rien vu, suckers !

Une bande de flics odieux. Une caméra. Quentin Dupieux. La croisade continue. Quentin Dupieux est depuis longtemps parti en guerre contre le cinéma conventionnel et les codes "main Stream". Un seul...

le 21 mars 2014

6 j'aime

Oldboy
Arthur_Kilman
1

Oldboys don't cry, but we do !

Depuis quelques années, les films internationaux qui fonctionnent et sont acclamées par la presse et le public, font parfois l'objets d'un remake par les Américains. Quand ces remakes américains...

le 17 mars 2014

6 j'aime

2

New York Stories
Arthur_Kilman
6

Un jour je filmerais New York avec toi.

Film construit de trois courts métrages réalisés respectivement par Martin Scorcèse, Francis Coppola et Woody Allen, qui n'ont rien en commun mis a part qu'ils se passent tous a New York. Plus une...

le 7 mars 2014

4 j'aime