J'ai trouvé le pitch de ce film vraiment super et cela m'a donné très envie de le voir mais ce film ne tient pas ses promesses ...
La première moitié du film est assez intéressante car elle met en scène le jeu nerve, métaphore des interactions sur les réseaux sociaux et de comment elles nous façonnent. J'ai pour ma part trouvé cela très parlant comme métaphore de Facebook notamment : êtes vous un joueur ou un spectateur ? Où le fait même de devenir spectateur, de se créer un compte, nous pousse à nous exposer sur le réseau, à devenir joueur. Même si cela n'était pas notre intention de départ, on finit par se prendre au jeu.
Mais à mesure que se déroule le film, on a de plus en plus clairement conscience que certains personnages sont bon alors que d'autres sont les mauvais et cette vision manichéenne est vraiment décevante, compte tenu du fait que le film semblait, au début, brouiller les pistes entre le bien et le mal avec des personnages dont le positionnement évolue au fil des circonstances. Il me semble que dès lors qu'on peut dire qu'un personnage est un bon ou un méchant, cela n'est pas réaliste car on n'est jamais un bon, on peut être bon dans des circonstances données, mais pas essentiellement.
Ce que je reproche à ce film c'est de ne jamais aller au-delà du jugement moral. Alors que le positionnement moral de la plupart des personnages est ambigu au début du film, à la fin tous les bons s'unissent pour lutter contre les méchants et les deux clans sont bien délimités. Il aurait été intéressant de montrer davantage l'espace flou qui existe entre le bien et le mal. De plus il n'y a pas de véritable prise de conscience de la part de qui que ce soit de ce que ce jeu dit des rapports entre les hommes dans cette société, on se contente d'anéantir le symptôme, le jeu, sans se demander ce qu'il dit de nous, sans jamais se remettre en question.
Alors qu"il semblait s'agir d'un film porteur d'une véritable réflexion sur notre société prenant la forme d'un film pour ados, il ne s'agit en vérité que d'un film pour ados, et j'en suis bien déçue...