You can run, but you can't hide ... BITCH !

Attention ! Attention ! Ne vous fiez pas au synopsis (au 09/06/2015) de la fiche SensCritique. Il est vraiment trompeur et pourrait vous induire en erreur... J'vous le fait façon AlloCiné :



Jimmy est ancien tueur à gage hanté par son passé. Lorsque la tête de son fils est mise à prix par les gens pour qui il travaillait, il devra sauver la famille qu'il a trop longtemps délaissé.



Voilà. Si après ça vous n'avez pas envie de voir Night Run, ne le regardez pas, parce que je trouve que mon synopsis met encore trop en valeur ce film...



Jimmy a un fils



Si vous êtes toujours intéressé, je me dois de vous en dire un peu plus par soucis de clarté. Jimmy est donc un tueur à gage rangé, mais pas repentis ; il souffre. Il bossait pour Shawn, un boss du coin avec qui il entretient une longue relation d'amitié. Les deux hommes ont chacun un fils.


Danny est le fils de Shawn, il marche dans les pas de son père et compte prendre sa place de méchant boss mafieux un jour. Pour cela il s'entraine régulièrement à être un connard... même envers Jimmy, qui est un ami de longue date de son père.


Michael est le fils de Jimmy. Lui, fuit absolument son père dont la vie de mafieux a autrefois... attendez, pourquoi je vous raconte ça ? Le personnage de Michael est insignifiant et n'a aucun intérêt dans ce film. Oubliez ça, sachez juste que Jimmy aime son fils et que son fils ne l'aime pas.



Shawn avait un fils



Le film se met en branle lorsque Danny est tué par Jimmy, afin de protéger Michael sur le point d'être lui-même tué par Danny. Pour faire court : Michael n'a rien demandé à personne ; il vivait sa petite vie tranquille lorsque Danny, comme d'habitude, a pris le parti de la démesure en tentant de tuer le fils du meilleur pote de son père.
Évidemment, Shawn n'est pas content et c'est là qu'il met un contrat sur la tête de Jimmy, et un contrat sur la tête de Michael parce que... bah parce que comme Shawn a perdu son fils, il n'y a aucune raison que Jimmy garde le sien, nah ! C'est une réaction tout à fait normal à avoir envers son meilleurs ami.


À ce moment, il y a une chose qui m'a choqué. Shawn, tout comme Jimmy, est froid et méthodique lorsqu'il s'agit de tuer des gens. Danny était certes son fils, mais c'était réellement un connard, un authentique connard ! Le genre de connard qui sert de moule à tous les autres connards, m'voyez ? Il n'écoutait pas son père et prenait une voie que ce dernier désapprouvait fortement : celle du connard. Même son père reconnaissait qu'il était un connard. Même son père reconnaissait qu'il était un connard, bon sang ! Et pourtant, Shawn décide tout de même de liquider son pote et son fils avec... Quelque chose a dû m'échapper, je m'attendais à une réaction plus "raisonnable".


Il faut vous imaginer Jimmy et Shawn au téléphone, juste après la mort de Danny, pour bien saisir l'absurdité de la scène :
« Bonsoir Shawn, je viens de tirer sur ton fils car il tentait de tuer le mien.
— Il est mort ?
— Oui.
— D'accord. Bon... bah c'est parti, on se fout sur la gueule jusqu'à la mort ?
— OK.
— OK.
Bip... bip... bip... »


Tout le film tient à la totale négation de ce qui avait été mis en place jusqu'alors... On devait s'en douter, le scénario pourri, c'est un peu la marque de fabrique de ce genre de film.



Jimmy a un gun



À partir de là, tout est très simple : Jimmy va sauver son fils en butant Shawn et toute sa bande. Simple. Enfin... ouais, pas si simple quand même. Parce que Jimmy et Michael ont toute la police de New York aux fesses. Parce que Shawn a engagé un pro pour les refroidir, et il n'a qu'une nuit pour accomplir sa tâche (d'où le titre du film). Là on est presque tentés de frissonner car le père et le fils sont pourchassés de toute part et ça promet d'être haletant.


Du coup, vous devez vous attendre à être bringuebalé de scène d'action en scène d'action à un rythme effréné comme ça a pu être le cas pour Taken premier du nom. Non. Désolé, non. Le rythme dans Night Run est très inégal. Certains passages auraient mérités d'être raccourcis ou tout simplement supprimés car ils ne suscitent pas l'effet voulu et vous pourrissent votre film d'action. A contrario, et là c'est un comble, certaines scènes d'actions sont vite expédiées et tombent à plat. Comment être emballé lorsque l'ambiance retombe au moment où vous commenciez seulement à chauffer ?


Ajoutez à ça un Liam Neeson vieillissant (ou paresseux, ou dégoûté de devoir jouer dans ce film) et vous pouvez dire adieu à la débauche de tatanes dans la tronches. Dommage, je crois qu'on ne pouvait rien attendre d'autre de Night Run avec une telle affiche.



Jimmy... Jimmy... Ha sacré Jimmy !



Je passe très vite fait sur les classiques écueils de ce genre de film : personnages vides, scénario bourré d'incohérences, clichés, clichés et re-clichés. Pour ma part, je suis pas déçu, depuis Taken, Taken 2, Taken 3, Sans Identité, et Balade entre les tombes je suis habitué aux choix douteux de Liam Neeson. Ceci dit, après un reportage sur le traitement des vaches laitières dans l'industrie et un documentaire sur les camps de la mort japonais, il me fallait un film pas prise de tête et décontractant.


Bon... Night Run m'a parfois énervé avec ses conneries d'incohérences, mais dans l'ensemble c'est un bon passe-temps. Et c'est tout ce que c'est. Parfois je me demande si j'aurais pas mieux fait de faire autre chose. La vie est courte, peut-être trop courte pour perde son temps avec ce genre de produit. À vous de juger.

kevsler
3
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le 9 juin 2015

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kevsler

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