Regardez là-bas chef, un ninja!

Vu au cinéma du coin lors d'une rétrospective du genre nanard. Et quelle claque! Le spectateur n'a pas le temps de lire le titre s'affichant à l'écran que le voilà embarqué dans une baston entre ninjas dans la campagne de Hong-Kong. Tout y passe: Chorégraphies ratées, jeu d'acteur au ras des pâquerettes, montage trop nerveux, bruitages issus d'un cartoon, effets amateurs, et quel doublage français! Impossible de faire moins convaincu.

Et dire que tout ceci n'est qu'un prélude encore plus grand: N: AW produit une moitié de film et reprend (pille?) des scènes d'un obscur film hong-kongais pour les mixer ensemble, afin de faire un film complet. Sous cette pratique douteuse se cache une intrigue foireuse d'agents de la CIA ninjas cherchant à démanteler un réseau de drogue à Hong-Kong. Si les scènes issues du film déjà existant sont bien poilantes, la partie inédite est un chef d’œuvre. Tout y est prétexte pour qu'un blanc moustachu se transforme en ninja afin de poutrer du méchant, avec un cadrage et des effets dignes d'un projet d'étudiant en première année de licence de cinéma. Sans parler des dialogues sans queues ni têtes servis par des doubleurs en mode je-récite-une-dictée. Et c'est en toute logique que le film nous livre une pseudo-morale sur la futilité de la guerre du Viet-Nam. (Eh oui, le baron de la drogue était en fait l'ancien compagnon d'armes de notre héros! Et quelle scène de retrouvailles!).

Plus qu'un nanar, N: AW est le porte-parole de tout un genre. Des années de productions filmiques résumé en un peu moins de deux heures. Si vous avez une copie du film, de la bière et quelques amis prêts à tenter l'expérience, n'hésitez pas.