Quand un coiffeur aime les skinheads...

Le cinéma underground se conjugue toujours avec l'absence de moyens sans que l'on sache, comme pour l'œuf et la poule, lequel a précédé l'autre. Tourné en noir et blanc et entièrement post-synchronisé, le premier long métrage de Bruce LaBruce fonctionne comme un fantasme, le corps du jeune skinhead mutique rencontré dans un parc par le coiffeur LaBruce étant constamment filmé en objet de désir. Si le coiffeur est fétichiste et s'intéresse aux skinheads, sa démarche est autant esthétique que sexuelle. Le film est un mouvement de va-et-vient entre romance naïve, fascination pour le corps et manifeste esthétique aux résonances politiques.


La sœur du skinhead, interprétée par G.B. Jones (complice de LaBruce au sein du mouvement Homocore), est lesbienne, tagueuse et cinéaste. Le pitch faisant ici directement référence au film d'Altman That cold day in the park (dont le générique est monté en parallèle en début de récit), on mesure la volonté affirmée de LaBruce d'être perçu comme un cinéaste à part entière.

pierreAfeu
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le 30 nov. 2016

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