Au-delà de la satire violente de la société actuelle, notre personnage vogue dans un monde qui ne dirait pas son nom s'il le savait.

Je pense que notre protagoniste principal est un suicidé qui atterrit dans un univers où il n'y a pas d'enfants (sûrement caché dans la pièce mitoyenne, les limbes), où l'uniformité, la diversité plate de la décoration du maison, où la vie est un désir permanent, tourmentée, et même plus elle ne finit jamais.
Le personnage ne connaît pas la mort, pourtant il ne cesse de souffrir de l'ennui, de la vacuité, de l'invisibilité, de la gratuité des états d'âme, de la cordialité, de la politesse, de la galanterie, de la courtoisie, de tous ces maux qui s’emboîtent les uns aux autres pour ne rien dire... So Kalt ! L'imagination ne dépasse pas le degré zéro, aucune sublimation n'est possible dans ce monde où les amoureux sont condamnés à s'embrasser les yeux ouverts. Ici, la vie est toute donnée, elle est sans reproche jusqu'au jour où l'on met bout à bout ses expériences et ses convictions pour contrer ces états d'insatisfaction et de souffrance permanente. Quant à l'infidélité, elle n'a pas de dieu ni de loi : la jalousie s'enfuit devant ce dédale déshumanisant, de bureaux, de tertiaires, de comptables, de vendeurs et de cadres aux vies bien astiquées. Comme leur(s) femme(s).

Une vision, non forcément de l'enfer, qui mérite d'être connue et reconnue. La réalisation comble l'écran, c'est hors pair.
Andy-Capet
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le 3 nov. 2012

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Andy Capet

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