Nos mots comme des bulles
6.2
Nos mots comme des bulles

Long-métrage d'animation de Kyōhei Ishiguro (2020)

Surmonter un complexe, c'est plus difficile que prévu. Un film fort sympathique qu'il faut regarder.

Netflix a commencé à avoir ses exclusivités en animation japonaise comme Loin de moi, près de toi (fort sympathique). Donc, en voyant la bande-annonce de ce long-métrage et qu’il était réalisé par Kyohei Ishiguro (réalisateur de l’animé Your Lie in April, qui est une pépite), il fallait que je vois ce nouveau long-métrage. Le manque de temps pour le voir s’est fait sentir mais mieux vaut tard que jamais ! Donc, que vaut ce petit long-métrage mettant en scène deux personnages complexés dans la société ? Honnêtement, ce long-métrage est très mignon et très réussi. Il n’est peut-être pas parfait mais il est sincère tout en ayant un grand nombre de qualités.



Positif




  • Cherry (Enzo Ratsito) est un jeune homme qui a beaucoup de mal à s’exprimer devant un public mais qui s’occupe des retraités au centre-commercial (dans un groupe spécial pour Haïkus). C’est un garçon assez attachant dans sa personnalité malgré qu’on comprenne qu’il soit assez réservé.
    Smile (Alice Orsat) est une fille mignonne et pleine de vie mais qui complexe à cause de ses dents de lapin et son appareil dentaire, alors elle porte un masque en permanence pour cacher son visage. C’est une fille très attachante dans sa personnalité et qu’on comprend en se mettant à sa place. Elle a peur que ses dents de lapin soient moqués en public et les adolescents adorent se moquer des complexes (ce qui n’est pas tolérable). Mais on ne peut pas s’empêcher de s’attacher à elle et d’avoir de la peine pour elle quand on la voit triste.
    Monsieur Fujiyama (Gilbert Levy) est un vieil homme retraité qui perd la mémoire et qui cherche à retrouver un disque qui lui tient beaucoup à cœur. C’est un personnage très touchant quand on apprend à connaître son histoire, comment ne pas être touché quand on apprend le pourquoi il veut retrouver ce disque ? Franchement, on tient là le personnage le plus touchant de ce long-métrage.


  • Alors que Cherry et Smile profitaient, chacun de leur coté, d’être au centre-commercial, un incident les fait se rencontrer. C’est alors qu’ils apprennent à faire connaissance et à se rapprocher de plus en plus malgré qu’ils ait tous les deux un complexe. Lui n’arrive pas à parler en public alors que Smile n’arrive pas à se montrer sans masque au public. En tout cas, c’est une belle histoire à suivre pour savoir comment elle va se terminer.


  • En terme de symbolisme, il y a beaucoup d’éléments qui fonctionnent bien ici. Entre le masque de Smile pour cacher son complexe et qui pense se faire acceptée ainsi, les haïkus de Cherry pour lui permettre de s’exprimer malgré sa timidité, le disque de monsieur Fujiwama pour retrouver sa joie et que Smile s’identifie à elle pour surmonter son complexe… Bref, il y a beaucoup de symbolisme qui fonctionne bien dans ce long-métrage.


  • La relation qui se créait entre Cherry et Smile est une relation assez mignonne et efficace. En effet, elle arrive à faire évoluer chacun des deux personnages d’une certaine manière grâce à cet amour naissant entre les deux, jusqu’à surmonter leur complexe. Donc oui, c’est une relation qui fonctionne très bien dans ce long-métrage.


  • Il y a pas mal d’inattendu par rapport à ce qui se passe. Certes, le couple est assez prévisible mais, en dehors de ça, il y a pas mal de choses inattendues. Le déménagement de Cherry, ce que le disque de monsieur Fujiwama devient… On peut dire que ce long-métrage arrive à nous surprendre sur pas mal de points.


  • Concernant l’émotion de ce long-métrage, c’est une émotion assez efficace ici. Au début, on ne dirait pas, mais certaines scènes sont réellement très touchantes à voir (même si ça ne nous fait pas forcément pleurer). C’est surtout le cas avec monsieur Fujiyama, il a les scènes les plus touchantes de ce long-métrage.


  • Le long-métrage démarre par nos personnages principaux qui se préparent avant de partir au centre-commercial avec ce qui les définit, lui les haïkus et elle son masque pour cacher ses dents. C’est une introduction mignonne qui nous donne envie d’en savoir plus sur eux deux, surtout quand ils vont se rencontrer.


  • Le doublage VF de ce long-métrage est de qualité et ça s’entend. En effet, la majorité des voix collent aux personnages tout en entendant que les comédiens et comédiennes de doublage s’investissent. Après, le doublage VO est aussi de bonne qualité, dans les deux cas ce sont des doublages travaillés.


  • En dehors du manque de fluidité de certaines séquences et du style graphique qui ne plaire pas à tout le monde, l’animation est d’assez bonne qualité dans l’ensemble. En effet, la plupart des séquences de ce long-métrage nous offrent des moments d’animation qui se regardent bien.


  • Si il y avait un message à retenir de ce long-métrage, ça serait un message lié aux complexes qu’il faut savoir surmonter afin de se faire accepter comme tel, même si c’est plus difficile qu’on pourrait le croire des fois. En tout cas, c’est un beau message à retenir de ce long-métrage.


  • Évidemment, ce sont nos deux personnages principaux qui évoluent dans cette histoire. A travers leur relation qui se créait, ils ont chacun une évolution intéressante liée à leur complexe qu’ils essayent de surmonter. Bref, ce sont des évolutions intéressantes à suivre.


  • Il n’y a rien à dire sur la mise en scène à par qu’elle est très soignée. En effet, chaque plan de ce long-métrage est réfléchi pour nous raconter quelque chose et on arrive à apprécier cette mise en scène efficace, malgré que ce ne soit pas la meilleure du monde.


  • On ne parle pas d’une tension où les personnages risquent de mourir mais on ressent une légère tension pour nos deux amoureux quand on sait ce qui se passe dans la famille de Cherry. C’est un détail mais c’est une petite tension qui fonctionne assez bien.


  • La fin de ce long-métrage est une fin qui fait plaisir à voir pour nos personnages après tout ce qui s’est passé. On peut dire que c’est un beau final pour nos deux tourtereaux, surtout par rapport à leur évolution.


  • Les costumes de nos personnages sont assez jolis tout en les définissant assez bien. C’est un détail mais ce sont vraiment de beaux costumes à regarder qui fonctionnent en fonction des scènes.


  • On ne va pas dire que l’humour de ce long-métrage est efficace car il n’est pas forcément drôle. Cependant, il fonctionne sur le fait qu’il rend nos personnages encore plus mignons ensemble.


  • Les musiques sont belles. Quelle que soit la musique qu’on entend, ce sont des belles musiques qui s’écoutent bien et qui fonctionnent très bien avec ce qui se passe à l’écran.




Négatif




  • Ce problème vient sûrement de moi et non du long-métrage mais le style graphique est assez difficile à supporter pour certains. En effet, ce n’est pas que le style graphique est mauvais mais certains auront probablement du mal à l’accrocher. Là où You Lie in April est magnifique en terme d’animation, ici on sent que le style graphique rend l’animation un peu moins convaincante (ce qui ne veut pas dire mauvaise). Mais bon, encore une fois, ce reproche peut venir de moi et non du long-métrage en lui-même pour une fois.


  • Le long-métrage ne fait qu’1h27 (générique de fin compris) et il donne l’impression qu’il manque certaines scènes. Par exemple, quand Cherry et Smile se répondent au téléphone pour savoir où sont leurs téléphones respectifs, pourquoi n’avons pas la scène où ils se rendent leurs téléphone ? C’est un détail mais c’est une scène qui aurait probablement renforcer le coté mignon de leur relation qui commence à se créer à ce moment là.


  • Le seul reproche à faire sur l’animation, en dehors des quelques séquences en 3D et le style graphique qui ne plaira pas à tout le monde, c’est le manque de fluidité. Ce qui est assez étonnant car certaines séquences sont assez fluides mais celles du début manquent clairement de fluidité. Et pour une long-métrage d’animation sorti en 2021, c’est difficile de croire qu’il manque de la fluidité dans certaines séquences.


  • Non pas que les décors sont moches mais ils sont un peu trop colorés. Quand on voit les décors de ce long-métrage, les couleurs sont un peu trop envahissantes et voyantes. Ce qui est dommage parce que, pendant les scènes de nuit et de coucher de soleil, le long-métrage s’en sort un peu mieux avec ses décors. Enfin, c’est un détail qui fait qu’on a du mal à profiter pleinement des décors.


  • Concernant les personnages secondaires, ils sont assez transparents. On fait beaucoup plus attention à nos personnages principaux qu’aux personnages secondaires, on ne se souvient pratiquement plus d’eux quand on les revoit. Ils ne sont pas inutiles (surtout monsieur Fujiyama qui est très touchant) mais la majorité des personnages secondaires sont transparents.


  • Et si nous parlions des séquences en 3D du long-métrage ? Malgré que celui-ci ne fasse pas l’erreur de mélanger la 2D et la 3D, les scènes en 3D sont tout de même moins bien animées que les scènes en 2D. Heureusement qu’il y a peu d’éléments en 3D dans ce long-métrage, même si ça nous fera sûrement préférer la 2D.



!!! PARTIE SPOIL !!!


On apprend que Cherry va déménager dans un mois alors qu’il vient de rencontrer Smile. Au début, ça ne lui fait pas grand-chose parce qu’il n’avait pas commencer à s’attacher à elle mais plus ils se rapprochent et plus il souffre de devoir partir avec ses parents. En même temps, il ne devait pas avoir d’intérêt à lui dire au début vu que ce n’était personne pour lui au début, et après ça lui aurait fait trop mal de lui dire alors qu’ils sont si proches.


Quand le disque est retrouvé derrière le frigo et que Smile tente de le redresser, elle le casse par accident. Elle essaye de le réparer mais, malgré qu’elle ait réussi avec l’aide de ses sœurs, elle s’excuse de l’avoir cassé auprès de monsieur Fujiwara. Après, on voit une horloge dans la salle de repos des retraités qui est un autre vinyle de cette chanson. C’est un détail mais c’est assez bien fait le coup du disque cassé par accident.


On apprend que monsieur Fujiwana était un vieux vendeur de vinyles et qu’il cherche à retrouver ce disque dont il a la pochette en permanence afin de pouvoir entendre sa femme chanter. C’est touchant de le voir aussi motivé à retrouver ce disque pour la femme qu’il a aimé. D’ailleurs, cette femme avait le même problème de dents que Smile mais que ça ne l’a pas empêchée d’être aimée telle qu’elle est par monsieur Fujiwana.


Après que Cherry ait avoué ses sentiments en public à Smile à travers des haïkus qu’il a écrit, on voit une scène post-générique avec les ombres de nos deux amoureux qui s’embrassent devant le disque qui commence à se terminer. C’est une belle scène post-crédit qui fait plaisir à voir, surtout qu’il fallait que ça se conclut par un baiser après un discours d’amour aussi sincère.


Des animations dans un centre-commercial, c’est connu. Mais une course de bébés, c’est assez inédit. En tout cas, il y a peu de long-métrages où il y a une course de bébés pour animer le centre-commercial, et même pas sur une aire de jeu, juste une petite piste de course pour bébés.


Au final, c’est un film d’animation japonais fort sympathique à découvrir. Malgré qu’il ne soit pas au niveau de l’animé Your lie in April, ça reste un long-métrage travaillé. On a une mise en scène travaillée, des personnages principaux touchants, des belles musiques à écouter, une relation bien développée entre nos personnages et une émotion assez touchante dans certaines scènes. Après, il y a quelques problèmes de fluidité avec l’animation de certaines scènes, les personnages secondaires sont oubliables et les décors sont un peu trop colorés. Malgré ses défauts, c’est un long-métrage qui arrive à raconter une belle histoire d’amour difficile parce que les deux ont des complexes difficiles à surmonter. Donc, même si ce n’est pas le plus beau long-métrage d’animation japonais qui existe, il est recommandé d’y jeter un œil. Pour ma part, j’ai passé un bon moment et je ne regrette pas de l’avoir visionné, il y a même des fortes chances pour que je le revois encore. Mon seul regret est de l'avoir découvert aussi tard, j'aurais dû le voir dès le mois de sa sortie...

FloYuki
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le 1 févr. 2022

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