Mac et Kelly emménage avec leur petite fille Stella dans leur nouvelle maison, dans un quartier résidentiel des plus typiques. Ils pensaient vivre le parfait rêve américain, mais une confrérie étudiante s’installe dans la maison d’à côté, et ne respecte rien ni personne pour pousser l’éclate jusqu’au bout. La guerre est déclarée…

261 millions de dollars amassés pour 18 millions de budget : Seth Rogen peut se vanter du succès explosif de "sa" nouvelle comédie, plutôt bien foutue, qui ne renouvelle certes pas le genre du tout, mais enfonce au contraire le clou dans la débilité profonde. Pourtant, si les gags s’enchaînent, et qu’on attend toujours la surenchère des coups bas tout le long du film, Nos pires voisins cache, au départ, un thème plutôt sympa : une étape au prochain stade de la maturité.

Pour le couple de trentenaires avec un bébé, il s’agit de devenir des parents responsables, de trouver l’équilibre dans une nouvelle vie qui ne savent pas encore comment aborder. Pour l’autre "couple", les deux leaders de la confrérie, ce n’est rien de plus qu’un passage à l’âge adulte. Et pour bien représenter ça, quoi de mieux que de confronter deux générations au détour d’une absurde baston de voisinage !

En démontre cette scène où, quoi qu’ils fassent, Seth Rogen et Zac Efron ne tombent jamais d’accord sur un point presque crucial : qui est le vrai Batman ? Pour Rogen, il s’agit de Mickael Keaton, alors que Christian Bale est forcément le favori du jeune Efron. Débat sans fin, puisque les deux personnages ne s’écoutent même pas, et débitent leurs arguments ("I’m Batman !") alors qu’ils sont complètement bourrés (et autre).

Cette séquence reflète parfaitement ce qu’est le film : peu importe de savoir qui a raison ou tort, c’est de cette confrontation qu’ils pourront grandir, changer. Du coup, certains préféreront suivre la débandade pure et simple de la bande de teufeurs, les autres suivront avec plus d’intérêt l’évolution de ces trentenaires le cul entre deux chaises, c’est-à-dire rester dans le coup tout en aspirant à la tranquillité familiale.

M’enfin, on donne des allures de film intello à Nos pires voisins, mais tout ce foutraque n’est que prétexte à faire exploser les zygomatiques. Et il y arrive parfaitement. Encore faut-il apprécier les blagues trash (une capote + un bébé = whaaat ?), absurde (vendre des moules de sa teub pour en faire des sex-toy), ou pas subtile pour un sou (combat de gode : "suce ma bite"). Seulement, on se bidonne franchement car elles fonctionnent quasiment toutes, et c’est là l’essentiel. On aurait juste aimé que ça parte plus loin dans le délire. Même si presque tout est drôle, certains passages auraient mérités plus de folie, pas forcément à l’image d’un C’est la fin complètement barré dans le nawak total, mais un soupçon du genre.

Notons que le casting détonne à merveille. La parfaite alchimie rivale entre Seth Rogen et Zac Efron est une évidence, et malgré tout ce qu’on peut balancer sur ce dernier, il a un charisme fou, et joue parfaitement son rôle (on est très loin, par exemple, d’un Daniel Radcliffe insipide). Pour peut-être vous en convaincre, regardez Le secret de Charlie. Le film n’est pas non plus grandiose, mais le prestance d’Efron est indéniable, et apporte beaucoup à cette histoire sans prétention. Rogen, lui, joue l’éternel mec lambda, facilement identifiable, un peu geek et maladroit sur les bords, mais attachant toujours.

Mais la palme revient sans conteste à Rose Byrne (Insidious, X-Men : le commencement), complètement déjantée, avec des corones énormes, qui, mine de rien, vole parfois la vedette à son mari dans le film pendant leurs séquences. Loin d’être une potiche ou simple spectatrice, son personnage réfléchit et agit même dans ce combat sans pitié. Une excellente surprise.

POUR LES FLEMMARDS : Trash, absurde ou vulgaire, le film atteint aisément son but : nous faire marrer. En distillant un propos simple mais pas si con, c’est du tout bon.
Djack-le-Flemmard
7

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le 17 août 2014

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