Installé au Caire, Felice revient dans la ville de son enfance après 40 ans d’absence. Il y retrouve sa mère, très âgée, mais surtout tous ses souvenirs. D’abord du balcon de sa chambre d’hôtel, puis de ruelles en ruelles, de bâtiments en bâtiments, la nostalgie s’empare de lui. Les instants heureux, surtout, mais bientôt aussi la petite délinquance de l’adolescent qui a grandi dans les quartiers pauvres. Comme il le dit lui-même, presque rien n’a changé ici. Lui en revanche est un autre homme, qui a embrassé la culture et la religion des pays dans lesquels il est parti travailler très tôt.
D’errances en errances, nous découvrons Naples sous toutes ses coutures, si belle et authentique malgré les façades délabrées. Mais aussi en toile de fond, presque en dormance mais pourtant bien présentes, les luttes de clans. Et la bataille d’un prêtre qui s’échine sans relâche à tenter d’aider les « gamins perdus », quitte à aller les « récupérer » jusque dans la salle à manger de leurs parents. Nous apprenons petit à petit, en même temps que le confesseur, ce que Felice semble être revenu chercher, sans le comprendre totalement. Entre mélancolie de « son pays à lui » et regret des actions passées, culpabilité de celui qui est parti face à ceux qui sont restés, les thématiques abordées sont nombreuses, comme si toutes les facettes de cette nostalgie se dévoilaient au fil des pas de cet individu. Non sans rappeler -un peu- L’Impasse (Carlito’s way), justement pour ce vague à l’âme, mais sans aucune scène d’action. Presque un voyage initiatique tardif, joliment mené.