Ah ! Nostalgie de la Lumière... disons, que j'ai un peu honte avec ce film. J'ai honte, parce que Nostalgie de la Lumière est à ce jour, le premier film devant lequel je me suis endormi au cinéma.


C'était en première, nous sommes allés le voir pour la spécialité, parce qu'il figure parmi les films du bac, et ce jour-là, bah j'avais mangé une heure avant, digestion, fatigue, film lent, les paupières furent impossibles à retenir. J'avais littéralement raté la moitié du film, là où il commençait sur la beauté de l'espace, je me retrouvais devant une dame qui parlait de caresser le pied de son frère mort sous la dictature de Pinochet.


Quoi ?


Alors bon, j'ai un peu oublié le film, mais voilà, un an plus tard, en terminale, il est temps de s'y recoller. Et...oh, heu... je peux pas aller voir le film, faut que je fasse un don du sang. Du coup, j'ai raté le film, pour donner mon sang. Et là encore, je m'en suis sacrément voulu parce que, malgré le hasard de la date, j'avais l'impression de fuir Nostalgie de la Lumière comme la peste, comme si ce film était LE somnifère insupportable qui harassait ma forme. Pourtant, je ne suis pas un gros dormeur, mes huit heures de sommeil quotidiennes suffisent amplement à me faire tenir toute une journée, alors pourquoi, devant Nostalgie de la Lumière, je m'étais endormi. Pourquoi ce film ?


Du coup, je l'ai revu, un jeudi matin, même jour où j'allais avoir un cours de deux heures sur le film, je l'ai revu le matin parce que je commençais à dix heures. J'ai commencé ma journée avec Nostalgie de la Lumière, je sortais de mes huit heures de sommeil, je n'allais assurément pas dormir devant ce film.


AH MERDE !!!


Non, je déconne, pardonnez la blague de mauvais goût, mais bon, même si je n'ai pas dormi à proprement parlé devant Nostalgie de la Lumière, je me suis quand même fais... un peu beaucoup chier.


En fait, je trouve que Nostalgie de la Lumière a le syndrome de 2001 l'Odyssée de l'Espace. Tu ne peux apprécier ce film que dans une salle de cinéma. Si tu le mate sur un petit écran avec une qualité pas très bonne et un son moyen, tu vas t'emmerder grave, parce que ces deux films sont à fond dans la contemplation des images et la mise en place d'une ambiance lente et contemplative.


J'ai eu la chance de voir Nostalgie de la Lumière avec un son top et un écran géant il y un an, ce jour-là, j'ai dormi, et c'est pour ça que je m'en veux.


Mais là, durant cette une heure et demi dans ma chambre d'internat avec un ordi, pas forcément mauvais mais évidemment moins bon qu'un écran de cinéma, bah je me suis ennuyé. Le truc, c'est que Nostalgie de la Lumière prend volontairement un ton très lent. Il se peut que pendant trois minutes, on a juste droit à des plans fixes de paysage de désert ou d'espace avec une musique mystique. Pourquoi pas... mais dans l'effet, ça m'a violemment ennuyé. La voix de Patricio Guzman à la narration est elle aussi très monotone, sans doute un partie prit encore une fois, mais dans l'effet, ça aussi ça m'a ennuyé.


Et en vrai, c'est un peu tout ce que je lui reproche au film. Parce que quand j'ai eu mon cours de deux heures (et je vous assure que j'étais attentif), j'ai bien que vu que le film traitait de plein, plein PLEIN de thématiques très intéressantes. Le temps, l'infiniment petit, l'infiniment grand, le partage de la souffrance, l'instant présent, la recherche du passé, la dictature. Le film est très politique et dépeint un Chili ravagé par la dictature de Pinochet.


Et à vrai dire, ça servirait à rien que je vous ressorte mon cours, parce que ça ne reflète pas mon avis du film. Ce sont des recherches, des réflexions du prof du CLCF qui est venu faire une intervention, qui nous l'a partagé, c'est son travail, et pas le mien. Ressortir ses arguments reviendrait à faire un triste copier-coller d'une critique d'un de mes éclaireurs et de reformuler quelques phrases.


J'ai retenu des choses de mon cours, ce fût très intéressant. Mais ce que j'ai retenu du film, indépendamment de mon cours, c'est que je me suis fais chier. Et ça, même le plus passionnant des cours ne pourra y remédier. Donc tant pis si je n'aime pas ce film, j’espère juste que je ne tomberai pas dessus pour le bac. Il ne me reste qu'à remercier ce prof très sympa.

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le 21 avr. 2018

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James-Betaman

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