C'est vrai qu'il a de la personnalité Romain Gavras, une « patte » qui permet à ce « Notre jour viendra » de ne pas ressembler au tout-venant. Le souci, c'est que lorsque le propos est aussi scandaleux qu'ici, je préfère encore le tout-venant. Quelle honte en effet de développer un propos aussi violent, aussi haineux. Alors que Gavras fils prétend partir en guerre contre le racisme et la haine en nous sortant la bonne grosse métaphore du roux (quelle idée de m..., franchement), ce qu'il défend ici est en réalité beaucoup plus immonde, comme si être isolé (d'ailleurs, bonjour la démonstration ici et les caricatures accompagnant les uns et les autres) justifiait tous les méfaits possibles et inimaginables. Si bien qu'au final c'est un profond mépris que nous finissons par développer vis-à-vis des deux héros, très loin de l'empathie qu'ils étaient censés (du moins j'imagine) provoquer au départ. Avoir du talent, c'est bien, mais le mettre au service d'un tel film (surtout lorsque l'on connait un peu la carrière du paternel) et d'une telle idéologie, j'appelle cela une hérésie.