« O Matador », un conte brésilien hyper violent !

« O matador » (aka « The killer » en version internationale) est un western…brésilien ! Il narre les aventures d’un jeune orphelin élevé par un redoutable tueur et qui va marcher sur ses traces jusqu’à le remplacer auprès de Monsieur Blanchard, le riche propriétaire tyrannique et meurtrier de la région. Voilà un film de Marcelo Galvão, manifestement fan de Sergio Leone, Sam Peckinpah ou encore Quentin Tarantino, car cela se voit ! Entre histoire de vengeance épique, gros plans sur les visages, multitude de personnages secondaires, violence graphique, flashbacks et dialogues interminables, toutes les références y passent et parfois jusqu’à l’overdose. Quoi qu’il en soit, ce récit de cupidité latino-américaine, d'anarchie et d'exploitation coloniale pourra en déconcerter certains car il présente tout de même beaucoup (trop ?) de protagonistes : entre Blanchard (excellent Etienne Chicot !) incarnant la figure du mal absolu, son épouse ancienne péripatéticienne (Maria de Medeiros, eh oui !), leur fils horrible, Seven Ears, Cabeleira (Shaggy), el Gringo, trois tueurs redoutables, Sobral le justicier, d'anciens soldats qui pillent et volent tout ce qu'ils peuvent obtenir qu’on appelle les « singes » (« Monkeys ») et leur chef impitoyable, ça fait beaucoup et la vengeance risque d’être longue ! Et puis, il faut aimer la violence et la crudité, car là on est servi ! Entre le viol d’un homme ou d’une femme, une langue ainsi que des doigts coupés et des meurtres à bout portant, on en a pour son argent ! Mais ce n’est pas tout, car notre personnage principal passe tout son temps libre au bordel où on pourra y voir brièvement des seins nus, un pénis, une femme avec une autre en train de se faire femme fouetter par une tierce personne, j’en passe et des meilleurs. Si l’ensemble est très brouillon et fourmille de scènes semblant vues ailleurs, elles ont été digérées et restituées ici dans un magma de brutalité et de nudité qui force le respect pour les uns, choque pour les amateurs de John Ford ! Néanmoins, l’ensemble est intrigant et se laissera regarder comme un conte, tout à la fois cruel et généreux !