Comédie romantique non aseptisée
J'ai passé ma période comédie romantique quelque part entre la fin de mes études universitaires et mes débuts dans la vie active. Depuis, je ne vois quasi plus que celles qui sortent de l'ordinaire, qui ont un petit plus à proposer. Je pense à Juno par exemple (dont la thématique n'est pas sans rappeler celle d'Obvious Child).
Assurément Obvious Child fait partie de ces comédies romantiques hors normes. Tout en proposant une histoire d'une banalité surprenante : une fille un peu paumée fraîchement larguée par son jules et en train de perdre son boulot fait la connaissance d'un garçon un soir de beuverie et couche avec lui. On sent bien de part leur rencontre qu'il s'agit plus que d'un coup d'un soir. Le reste du film consistera en aller-retour entre les deux.
Jusque là, rien que de très classique. Là où Obvious Child prend les comédies romantiques complètement à contre-pied c'est :
- tout d'abord le ton et l'humour : c'est cru, voire scato des fois, souvent déplacé, mais ô combien réjouissant ! En fait, cela me parait beaucoup plus réaliste dans le sens où on ne cherche pas à camoufler le quotidien derrière un paravent bien propret, comme bien souvent dans ce genre de film. Ce qui est le plus fort ? C'est que ça fonctionne à 100% : pas un instant je n'ai douté de la sincérité des personnages mis en scène.
- qu'on y parle d'avortement. Simplement. Sans culpabilisation. Sans hésitation et atermoiements. Sans pancartes anti-ivg devant le planning familial. Comme cela devrait se passer toujours, de nos jours.
Je regrette que ce film soit aussi mal distribué. Pour moi il fait partie de ces films qui peuvent changer la donne du cinéma très calibré que l'on nous propose massivement. En espérant que sa seconde vie en dvd se passe de façon plus brillante que les 25 pauvres salles dans lesquels il est sorti en France.