Au XIXième siècle, un petit village est décimé par une étrange maladie, appelée la pestilence. Henry Bartlett, devin et sorcier, demande à être choisi comme maire pour pouvoir agir. Utilisant ses mystérieux pouvoirs, la maladie est stoppée et les habitants vivront éternellement. Le prix à payer étant juste un petit sacrifice tous les ans à un ogre gigantesque.


De nos jours, un petit groupe d’amis s’est décidé à aller camper dans les environs, poussé par l’un d’entre eux qui espère y découvrir l’existence du village en question, dont quelques traces apparaissent dans certains témoignages. Malheureusement, les campings dans les bois se passant généralement mal dans les films, le groupe est séparé, et deux d’entre eux vont découvrir le village, pas vraiment ravi de rencontrer ces visiteurs.


Production télévisée pour la chaîne Syfy Channel, le film commence sur un postulat assez original, celui du village qui s’est condamné à être protégé mais maudit, et sur la présence d’une créature assez peu vue dans les films horrifiques, celui de l’ogre. Bien que les morts soient assez nombreux, le film insiste sur la dimension tragique de cette communauté, entre ceux qui veulent que rien ne change et ceux prêts à modifier leur destin.


Malheureusement, c’est fait de manière tellement appuyée dans le jeu, les dialogues, les plans ou la musique que c’en est parfois fatiguant. A l’image de cet acteur dont la prédisposition à pleurer sur commande lui permettra de verser sa larme à deux reprises. L’histoire n’est pas déplaisante, il y a quelques pistes qui sont prises avec un peu d’audace, mais en voulant être trop sérieux et mélodramatique, le film s’égare.


L’ogre quant à lui est une créature monstrueuse, toujours prête à boulotter quelqu’un en dehors du sacrifice annuel. C’est une bête massive qui terrorise la communauté. Mais qui ne fera pas frémir le spectateur. Elle est entièrement en images de synthèse, et cela se voit fortement. Certes, c’est un téléfilm. Mais il aurait fallu le mettre mieux en valeur. L’ogre n’est jamais caché, il est toujours là, frontalement, dans sa nudité numérique la plus criante, sans vouloir en cacher les défauts derrière l’obscurité ou des éléments de décor. C’est un peu comme si les producteurs nous disaient de regarder leur « belle » créature, avec tout l’argent qu’ils ont mis dedans, sans trop se préoccuper d’en faire une menace plus angoissante que celle d’arriver et de tuer.


C’est d’ailleurs la suite logique du raisonnement précédent, mais le film use et abuse d’un effet de surprise très mal venu, où l’ogre apparaît alors à quelques mètres sans crier gare. A la vue de la taille de la bête et de ses grognements incessants, au vu du décor forestier, où chaque pas devrait s’entendre, où les rangées d’arbres ne sont pas suffisamment espacés, c’est un peu trop difficile à avaler. C’est un vrai tic du film, qui aurait pu être amusant à ses dépends, employé aussi pour les autres personnages, mais impossible à croire dans le cas de massif ogre.


Ogre est un film qui aurait pu mieux faire. Il possède un scénario qui tient la route avec la reconstitution plausible d’un village qui serait resté enfermé au XIXième siècle. Ogre commence d’ailleurs avec de très beaux plans aux couleurs ternes, une belle introduction dans le brouillard et la neige, où des corps sont enterrés. Cette envie de bien faire ne sera pas suffisante, trop d’acteurs jouent mal, le film se veut trop tragique sans arriver à être crédible, et la menace de l’ogre est gâchée par son emploi, il s’intègre bien trop mal dans le décor du film. Comme l’indiquait les panneaux à l’entrée du village, il valait mieux faire demi-tour.

SimplySmackkk
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le 28 juin 2020

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