Même si Go Nagai est surtout connu pour ses séries de robot des années 70, il aime aussi les personnages violents et l'ecchi à outrance. Cutie Honey, Kekko Kamen, Maboroshi Panty, autant de titres qui donneraient des attaques aux membres de Familles de France, et Oira Sukeban se situe clairement dans le même genre de délires : héros violent et obsédé (ayant accès au vestiaire des filles), combattantes sexy, poitrines à foison et humour largement au-dessous de la ceinture, voilà de quoi est constituée cette OAV. Et encore, pour ce que je connais du manga, l'adaptation édulcore fortement l'ambiance d'origine.
En dehors de son aspect assez cru, Oira Sukeban fait la part belle aux combats et aux délires de toutes sortes : entre les parents maboules de Banji – potentiellement violents mais violemment amoureux – et des condisciples chargés de le combattre, notre héro(ïne) aura fort à faire. Surtout que ce sont tous les clubs de son école qui vont lui tomber dessus, y compris un club de ping-pong dont les membres utilisent des balles en plomb, et même un club d'ikebana. Les personnages sont complètement abusés, et plus ils sont abusés plus ils se prennent au sérieux. Cela va très loin, mais c'est du bonheur de découvrir l'ambiance complètement frappadingue de cette série. Et pour les fans de l'auteur, cet anime fourmille de guests tels que Koji Kabuto ou Blocken.
Le gros problème de cette OAV – à l'instar d'autres animes similaires adaptés des manga de Go Nagai au début des années 90 – c'est qu'elle est trop courte. A priori, le but de la manœuvre serait surtout de promouvoir le média d'origine, d'où un fort sentiment d'inachevé : le manga fait tout de même 7 tomes, l'OAV ne dure que 40 minutes, nous sentons qu'une œuvre bien plus vaste se cache derrière, qu'il reste des montagnes de personnages totalement improbables à découvrir, et que la principale de l'établissement a de bonnes raisons (enfin « bonnes » pour une série délirante) d'envoyer tous les élèves se frotter à Banji, seulement nous n'en saurons jamais plus. Le manga ne sortira jamais en France – si un éditeur devait commencer du Go Nagai, ce ne serait certainement pas par Oira Sukeban – et cet anime aurait pu sans problème être plus long et mieux exploité ; là, c'est quand même un peu frustrant.
Ninesisters
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le 6 mars 2012

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