Okita le pourfendeur se regarde avec une certaine tendresse. Violent, jusqu’auboutiste, assez vulgaire dans sa façon de filmer finalement, le film est à l’image de son personnage principal. Catégorie énervé toute l’année et complètement hors de contrôle, à l’arrache en permanence et définitivement pas fréquentable, Okita le film et Okita le personnage évoque malgré tout une certaine fougue juvénile, décidant de faire exploser le carcan trop sage dans lequel ils sont engoncés.
Du coup le résultat est un peu foutraque, pas toujours de bon aloi, mais finalement assez réjouissant et sympathique à regarder. Véritable chien dans un jeu de quilles excessivement huilé et codé, celui des Yakuzas, Okita court tout droit sans réfléchir, réagissant de manière totalement épidermique aux stimuli extérieurs. Sa trajectoire est du coup une ligne brisée, avançant parfois de manière fulgurante, et rencontrant des murs de manières aussi violente.
La vie d’Okita est une course effrénée vers le mouvement et la mort, mur ultime qu’il se doit de rencontrer de manière violente évidemment, se déroule sous nos yeux entre zooms inutiles et découpages parfois un peu aléatoires.
Mais une fois de plus, on se laisse prendre au jeu et on suit avec plaisir ce personnage qui pour cinglé et désagréable qu’il soit régulièrement n’en reste pas moins assez sympathique dans l’absolu qu’il cherche et qu’il représente.
Un film et un personnage entiers donc, pour un résultat mineur mais sympathique.