NB : le dernier paragraphe de ma critique comporte de légers spoilers.


On pense connaitre le cinéma de Tarantino, et pourtant il continue de nous surprendre. Once Upon a Time... in Hollywood est un bordel de film, qui part dans 1000 directions à la fois (parfois sans que ce soit vraiment justifié), qui accuse pas mal de longueurs, et pourtant, lorsqu'on se trouve devant le produit fini, une fois que la messe est dite : quel bon film.


OUATIH est avant tout un hommage. Un hommage à l'Hollywood des années 60, évidemment, mais surtout un hommage à ceux qui lui ont donné vie : les acteurs. Et quel meilleur duo d'acteurs que les légendaires DiCaprio et Pitt pour illustrer cette génération où ont idolâtrait les stars ? Et pour couronner le tout, on remplit le film de seconds rôles "haut castés" : Timothy Olyphant, Michael Madsen, Bruce Dern, Dakota Fanning, Emile Hirsch... Ah oui, et accessoirement : Al Pacino. Toutes les références au cinéma (et à la TV) de l'époque sont absolument géniales : entre les fausses affiches de films, les pilotes de séries hilarants, Tarantino recrée un univers entier à la perfection, en gardant un oeil ironique mais toute fois nostalgique. On voit ainsi défiler une farandole de personnages fictifs et réels, et ainsi les 30 premières minutes du film on se retrouve à s'émerveiller de "oh, c'est Kurt Russell !" ou encore "oh, c'est Bruce Lee !".


Du long de ses 2h45, il faut reconnaitre que OUATIH ennuie parfois, notamment dans le 2ème acte où le scénario s'attarde un peu trop sur le tournage d'un western et les mésaventures de Cliff dans un ranch. J'insiste notamment sur ce dernier arc narratif, qui selon moi est beaucoup trop long pour ce qu'il apporte au récit. Et pourtant, dieu sait que Brad Pitt fait usage de tout son charisme pour animer un peu l'histoire. Il est probablement le personnage le plus intéressant du film (selon moi en tout cas), en tant que cascadeur qui ne cherche qu'à montrer ce qu'il vaut. C'est bien là le point commun entre nos deux personnages principaux : ils cherchent à se rendre utiles dans un monde qui n'a plus besoin d'eux.


Le problème c'est que le film ne touchera pas le public français de la même façon que le public américain, à moins d'être assez bien renseigné sur les "Manson Murders". Une nouvelle fois, le talent de Tarantino est de nous amener vers une destination et de nous emmener ailleurs à la dernière minute. Ainsi, la conclusion du film est surprenante, et nous fait réaliser que le titre n'est pas juste un ensemble de mots qui sonnaient bien : on assiste depuis le début à une fable, une tragédie que Tarantino tourne à sa manière en un conte quelque peu idyllique.

Redas
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le 14 août 2019

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