Inutile de présenter le film quand on sait tout l’engouement qu’il a suscité par les aficionados de Tarantino lors de sa sortie ou lors de sa première mondiale à Cannes mais tout de même ! ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD est le nouveau film de Quentin Tarantino et il ne passe pas inaperçu. En effet le réalisateur revient en compétition sur la Croisette pour la première fois depuis son succès PULP FICTION en 1993. Ce neuvième film de Tarantino s’inscrit dans un caractère nouveau puisqu’il s’agit d’une histoire mettant en scène des personnages réels, et se déroulant dans les années 60 aux États Unis, une époque chère au réalisateur.

Si on peut être quelque peu perdu en début de film par rapport à ce qu’on a l’habitude de voir chez Tarantino, on se rend très vite compte que les dialogues comme la mise en scène restent assez cohérent dans l’univers du réal.
Pour résumer, le film raconte l’histoire de Rick Dalton (Brad Pitt) acteur de séries Western mais qui enchaîne les flops et se trouve à la ramasse. Alcoolique et déprimé, ce dernier ne peut se passer de sa doublure cinématographique et amis autant qu’homme a tout faire : Cliff Booth (Brad Pitt). Le pitch de départ est assez simple comme tout le scénario du film : Rick Dalton doit se relancer. En effet côté écriture on est par sur quelque chose d’extrêmement élaboré; on ne va pas avoir finalement de retournements de situation ou de vraies évolutions marquantes dans l’histoire. De plus l’histoire de l’acteur alcoolique à la ramasse et qui cherche à tout prix de nouveaux rôles à déjà été expérimentée: on peut citer par exemple la série BOJACK HORSEMAN qui traite très bien le sujet d’ailleurs.

Pour autant, si le sujet reste assez banal, il n’en est pas moins un terrain extrêmement large d’expression pour le réalisateur. Le film joue continuellement sur le rapport entre le réel et la fiction. Par exemple les personnages de l’histoire sont soit inventés comme Rick et Cliff ou réels comme Sharon Tate ou Roman Polanski. Tarantino joue aussi sur le fait que Rick est acteur et que de fait, il va être tout au long de ses tournages confronté à ce rapport réel/fiction. Il y a d’ailleurs une scène qui est certainement ma préférée du film où Rick est en plein tournage d’un western. Il s’agit d’une scène de dialogue entre deux personnages où la caméra du film devient celle du vrai film. Dans cette scène Rick n’arrête pas d’oublier ses répliques et on voit donc la caméra se replacer toutes les 10 secondes pour retourner la scène et c’est hilarant. Sans oublier qu’à chaque fois que Rick oublie une de ses répliques il sort complètement de son personnage et se met à s’énerver contre lui même : on est donc toujours dans ce rapport réalité/fiction ; c’est juste brillant. En outre durant cette scène de fiction on retrouve les gimmick de Tarantino dans la manière de filmer les dialogues autour d’une table qu’on retrouve notamment dans LES HUITS SALOPARDS ou RÉSERVOIRS DOGS.

Vous vous en doutez sûrement, chaque scène du film regorge de ce genre de détails et d’idées visuelles fascinantes qu’on a pas le temps d’identifier lors d’un seul visionnage.

Enfin, le final est assez intéressant dans la manière où il est différent par rapport à ses autres films. En effet, si on peut être habitué à une marre de sang de sang pour chaque cadavre chez Tarantino, on n’aura ici que très peu de de giclées. Le sang est beaucoup moins couleur ketchup et est même assez sombre. Et les coups sont d’autant plus violents du fait qu’on est dans une scène réaliste. Néanmoins le réal profite des scènes de fiction lors des tournages western de Rick pour se lâcher côté violence.

Si l’on peut retirer néanmoins quelques points négatifs c’est la longueur du film qui ralentit beaucoup dans la deuxième moitié. On peut également souligner le flou qui entoure le personnage de Sharon Tate(Margot Robbie). On ne saisit pas facilement où le réalisateur veut en venir avec ce personnage ni ce qu’il veut montrer. Même si tout de meme certaines de ses apparitions comme la scène où elle entre dans un cinéma pour voir son film est assez intéressante visuellement.

Au final, en ressort un film assez perturbant par rapport à ce à quoi on est habitué chez Tarantino. Mais très vite on entre dans l’univers richissime du film et on saisi tout l’intérêt. Si les fans de Tarantino auraient peur d’être déçu du film, ne vous inquiétez vous n’en ressortirez que plus amoureux de ce dernier.
Un des meilleurs films de l’année c’est certain !

EdgarHugon_de_Viller
7

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Créée

le 29 août 2019

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