Il était une fois à Hollywood. Il était une fois un cinéaste monstrueux qui avait décidé de nous emporter dans sa nostalgie des seventies, dans une époque révolue ou pas, dans une fantasmagorie du septième art. Il était une fois un Leonardo titanesque, son acolyte de Brad délicieusement truand, et la joyeuse bande des acteurs au diapason. Une symphonie doucereuse et attendrissante dédiée au cinéma. Quentin nous explique de long en large l'essence même d'un acteur, jongle entre fiction, mythe et réalité avec des prodigieuses mises en abyme. Voir le colossal Di Caprio douter de son métier et le voir magistralement jouer ce doute, c'est quelque chose de véritablement stupéfiant. Alors, tout n'est peut-être pas parfait au royaume de Tarantino. On a parfois l'impression d'assister à un documentaire un peu pompeux sur le cinéma et le Los Angeles des années 70. Tarantino assène son art un peu lourdement, ce qui peut sembler être des longueurs pour un spectateur assoiffé de sang et d'action. J'avoue avoir été un peu désemparé par le rythme un peu folichon d'une bonne partie du film. Mais c'est pour mieux nous convaincre et mieux nous impliquer dans son conte, que le réalisateur l'a fait. Finalement, on plonge dans l'histoire au quotidien ce cet acteur de second plan et de son pote cascadeur. Le déroulement est lent, il y a peut-être quelques scènes un peu longues, mais la richesse inouïe de la B.O contrebalance quelque peu cette illusion de mollesse. Et il y a tellement de références à plein de films , de petites pépites d'Easter eggs disséminés ici et là que l'on pardonne volontiers la lenteur supposée du film. Quand on aime le cinéma, on ne peut qu'aimer Once upon a time. Car ce film respire le cinéma à cent pour cent, ce film est le cinéma. Qu'est-ce que le cinéma? Sinon fabriquer des histoires pour sublimer la réalité. Tarantino, à l'instar d' Inglourious Basterds , a savamment construit cette merveilleuse uchronie tout en magnifiant toutes les composantes du cinéma. Hommage aussi à tous les petits boulots du cinoche, et notamment cascadeur. Alors Est-ce un chef d'oeuvre? Je ne crois pas mais Tarantino nous donne beaucoup de lui dans ce film, c'est un film moins croquignolesque, plus abouti, plus réfléchi.
Et bien sûr il est interdit de rater les vingt dernières minutes qui raviront les fans qui vont s'enflammer et qui rappellent avec fracas la signature du maître .
Certains critiques parlent de copié collé, c'est vite oublier qu'un grand réalisateur fait toujours un peu le même film. Et là en plus dans ce dernier, Tarantino fait varier sa gamme de créateur, en apportant une touche d'introspection rarement vue jusque là notamment sur son amour grandiose du cinéma.


Peut-être pas un chef d'oeuvre mais bourré d'inventivité, de malice et de clins d'oeil savoureux au spectateur.
Du très grand spectacle avec un Leonardo en feu de surcroît.
Jouissif, désopilant, nostalgique, mélancolique.


Il était une fois la passion du cinéma.

Créée

le 26 août 2019

Critique lue 243 fois

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