Le malheur est celui dont on parle, pas celui qu’on vit : c’est ce choix, c’est un peu la devise de One Kiss, de quoi lui donner beaucoup d’air. Le scénario respire la joie de vivre sans pour autant qu’elle soit son objet. C’est un drame pas déprimant qui amène sans cesse des sourires tristes aux lèvres.
Il est rempli de positivisme sans jamais être hypocrite, malgré que l’ambiance est tissée de moyens simples. On s’en rend compte dès le début : Ivan Cotroneo connaît le dynamisme et sait le créer sans effets. Sauf quand il en abuse de sorte à tourner un clip pour Mika (voir ci-dessous) en plein dans l’histoire. Mais ce serait grave si le film entier n’était pas pétillant et qu’il restait campé sur un procédé sûr. En fait de cela, il devient dansé, romantique, dramatique, familial, amical, scolaire ; bien nanti celui qui parviendra à s’ennuyer devant un déferlement tellement nuancé et hyperactif.
Il est urgent que les jeunes stars s’en voient offrir de nouveaux contrats s’il leur sied ainsi. Un tel concept aurait pu agacer, mais c’est un autre bémol qui s’installe devant l’exploit d’avoir évité ce précédent écueil : le détachement. Si cela fait du bien de voir de l’optimisme dans l’injustice, des parents qui font de leur mieux, et surtout que la tolérance en milieu scolaire est dénigrée au profit de l’acceptation, on a quelques difficultés à effectivement discerner le malheur.
C’est heureusement sans grande incidence sur la facilité de l’œuvre de Cotroneo à faire vraiment sourire de tout. Parmi le cocktail d’émotions offert par lui, peut-être la nostalgie n’a-t-elle pas sa place, causée par des ruptures de mise en scène qui sont belles mais un peu larges. Sans doute un symptôme de ce qu’on appelle « craquer » pour un film.
Quantième Art