Il est devenu la mort, le destructeur de mondes

Dire que j’attendais ce film ne serait évidemment pas faux, mais pas à la hauteur de la vérité. Je n’ai même pas réalisé que j’étais entrain de le regarder tellement ça faisait longtemps que je l’attendais. Il faut savoir que je ne regarde pas de bande-annonce de mon plein gré, mais si je les vois au cinéma, avant un film que je vais voir par exemple, ça ne me dérange pas. Mais dans le cas d’Oppenheimer, pareil que pour Nope et Avatar 2 notamment, je me suis forcé à ne rien voir pour avoir la surprise la plus totale. Le seul truc que j’ai du être d’accord de regarder c’est un court teaser d’une vingtaine de secondes avec seulement des images qu’on connaissait déjà et une ou deux phrases, le strict minimum. Évidemment, même si je savais que le risque d’être déçu était très proche du zéro absolu, c’est, comme souvent, en entrant dans la salle que j’ai commencé à avoir peur de la déception.

C'est très lent, théorique, dans le sens où ils parlent beaucoup sans y avoir trop d'action, mais la BO nous plonge dans une atmosphère qui fait qu'on est dedans du début à la fin, sans jamais décrocher. Le film sait parfaitement de quoi il parle et comme je l'ai dit, nous fait comprendre que c'est un sujet lourd dès les premières secondes. Je le disais, la BO est vraiment oppressante mais terriblement efficace. Et évidemment, parlons de l'explosion qu'on était censé pouvoir ressentir dans la salle, effectivement, c'est le cas. Toute la salle à trembler et comme voulu par Nolan, on s'y serait cru. J’ai adoré le fait que le son de l’explosion arrive plusieurs dizaines de secondes après les explosions que l’on voit, ça donne l’impression que c’est fini, qu’on peut souffler et ça nous prend vraiment par surprise. L'un des moments de cinéma les plus marquants de ma vie. J'y retourne très vite sans hésiter et le plus possible tant que je pourrais. Ça ne plaira pas à tout le monde parce que, comme je l'ai dit, ça parle énormément et il n'y a pas beaucoup d'action, mais c'est une petite merveille. Je suis entrain de réfléchir à baisser ma note pour Interstellar car, comme je le disais, il avait le potentiel pour être le nouveau meilleur film de Christopher Nolan et c’est ce qu’il a réussi. J’ai beaucoup aimé le fait qu’il y ait une partie en noir et blanc et une en couleur en fonction de quel point de vue de quel personnage on suit. Ça rappelle évidemment Memento, mais c’est beaucoup plus maîtrisé. J’ai trouvé le travail sonore vraiment fou, il y a beaucoup de scènes qui coupent complètement la musique pour laisser souffler les acteurs en soit, mais comme il n’y a pas de dialogues, ça fait monter la tension, la pression et j’ai vraiment adoré ça.

Et finalement, pour conclure, parce que sinon j’y passe encore la semaine. J’ai eu ce que je voulais, comme attendu c’est le meilleur film de l’année, le nouveau meilleur film de Christopher Nolan, le meilleur biopic que j’ai eu l’occasion de voir. Et comme promis, comme il y a la phrase “Je suis devenu la mort, le destructeur de mondes” je lui offre 10/10. J’ai pris une claque encore plus grande que ce que j’attendais et c’est clairement un choc qu’il va me falloir plusieurs semaines et plusieurs visionnages pour le digérer convenablement.