Le film démarre par un long plan sur la belle campagne anglaise au petit matin, laissant apparaitre Lizzie, un livre à la main rentrant chez elle. Ce sera aussi le même plan qui servira aux "fiançailles" de Lizzie et de Mr Darcy à la fin du film.
Le film est très fidèle au roman ou tout au moins à son esprit. Le réalisateur a néanmoins privilégié l'histoire d'amour en raccourcissant des scènes intermédiaires sans que cela trahisse le roman.
Le choix de l'actrice pour le personnage de Lizzie, Keira Knightley, est excellent en particulier sur l'aspect physique (les grands yeux noirs) mais aussi son comportement à la fois discret et volontaire.
Donald Sutherland campe un père, un peu lymphatique et un peu sarcastique plutôt conforme à l'original. La présence des cochons (énormes) dont il s'occupe est un ajout par rapport au roman assez astucieux et plutôt amusant : en effet, elle ravale implicitement la maison Benett au niveau d'une grosse ferme accentuant encore l'écart entre les niveaux sociaux des différents protagonistes.
La mère, Mrs Benett, encore plus agaçante et impertinente que dans le roman est jouée par une Brenda Blethyn (les enquêtes de Vera...) un peu survoltée et totalement ridicule. Personne ne lui dit de se taire en public mais on est au XVIIIème siècle et le respect dû aux parents incontournable.
On reste dans le romantisme le plus pur, c'est-à-dire que l'amour est dans les têtes, les regards et les mots. Pas de scène explicite. Comme quoi, ça confirme bien que la complaisance visuelle et explicite devenue habituelle dans le cinéma d'aujourd'hui sur ces sujets (en l'absence de code Hayes ou autre) est bien inutile pour exprimer l'amour ou la passion. Il y faut juste un peu plus de travail au niveau de la mise en scène.
Les paysages de la campagne anglaise sont somptueux y compris sous la pluie (exemple du kiosque sous lequel se réfugient Lizzie et Mr Darcy lors de leur explication orageuse où on voit, à travers la pluie, en arrière plan et en contre-bas un petit lac parmi les frondaisons).
Les costumes du XVIIIème siècles sont splendides et ajoutent au plaisir de voir ce film.
Ce qui manque un peu, peut-être, c'est l'extraordinaire second degré ou humour du roman de Jane Austen qu'il faut aller chercher dans les répliques et surtout dans les regards.
Pour un premier long métrage de Joe Wright, c'est une bien belle réussite.

JeanG55
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le 4 janv. 2021

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