Les clichés sur la jeunesse en général et sur la jeunesse parisienne en particulier ont la vie dure et ce film ne risque pas d'arranger les choses, tant il véhicule de préjugés et d' à-prioris qu'on voudrait voir un jour disparaître.
Il faut quand même commencer par le bon côté du film, ce qui est fait n'étant plus à faire. Osmose est un moyen-métrage (heureusement...) à la construction intéressante, encore qu'elle est empruntée à des formats plus courts tels qu'Un Gars Une Fille. Ici donc, dès le début, le film est découpé en une série de scènettes ayant chacune plus ou moins une fin et un lien entre elles. Un titre, tiré des dialogues du sketch qui va suivre vient faire l'introduction, cela permet de donner du rythme à la première partie qui en a bien besoin. Dans le dernier tiers cette option est abandonnée sans que l'on sache réellement pourquoi et sans d'ailleurs que la connaître réponse nous intéresse vraiment.
La réelle faiblesse du film est là, le propos qu'il prétend défendre. Prenez quatre personnages principaux, tous étudiants d'une vingtaine d'années. Il y a Rémi, obsédé par son apparence, Abel obsédé sexuel de profession, Lucie et Fab qui semblent loin d'être sur la même longueur d'onde. Passons sur eux deux qui sont les personnages les plus normaux et disons-le tout net, les moins pénibles. Rémi et Abel c'est autre chose, voilà deux cas typiques de parasites, étudiants quand ils y pensent, travailleurs certainement pas. Abel s'accorde une année sabbatique pour, dit-il à son père qui paie pour lui, réfléchir à son avenir. Pour Abel, réfléchir à son avenir signifie boire des bières au soleil au café du coin en compagnie de son pote Rémi, regarder les jolies filles d'un air pas du tout discret et bien sûr conclure avec elles un maximum de fois. Rémi lui est un beauf' absolu, qui s'amuse à faire dire "fuck you" cinquante fois à son téléphone portable quand il est au lit avec sa copine, copine qui tolère ça avec un calme qui m'a laissé admiratif. Ajoutez à cela qu'il est d'une jalousie pathologique et vous comprendrez pourquoi il se retrouve célibataire avant la fin. Mais il se consolera par une petite séance de masturbation avec son pote Abel, sans parler de leur petite escapade en Bretagne avec la voiture de papa, dont ils perdront les clés (sans commentaire...).
De la masturbation il y en a dans ce film, elle est y autant intellectuelle que sexuelle parce-que tout le monde le sait, les étudiants sont tous peintre, écrivains, musiciens, sculpteurs j'en passe et des meilleurs. Qu'il s'agisse d'Abel, de Rémi ou de Lucie, ils sont tous spécialistes des airs pénétrés dès qu'il s'agit d'art quitte à mentir sur ce qu'ils ont vu, pas vu, aimé, pas aimé. Bien évidemment il faut avoir le look qui colle au personnage qu'on s'invente, cheveux longs, pantalon baggy, les codes de la non-conformité se doivent d'être respectés, les clichés tout autant.
Voilà ce qui justifie une telle note, le film est intéressant sur sa forme mais met en scène des personnages qui n'illustrent certainement pas la jeunesse telle qu'elle est. Ils sont agaçants au possible et donnent envie de les gifler tant ils manquent de repères moraux débordent de caprices de gamins pourris gâtés, bref de jeunes adultes qui ne prolongeraient la crise d'adolescence.
Passer tout un film en ayant envie de gifler des personnages sans pour autant pouvoir passer à l'action est une véritable torture.
Jambalaya
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le 18 déc. 2012

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Jambalaya

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