Aujourd'hui, sous les tropiques, par une chaude soirée montpelliéraine en solitaire dans mon petit lit de FAC, je me suis plongé dans l'orgasme visuel d'Overkill. Parvenant dès son nom à être hors sujet de ce que le film est vraiment, il a réussi à me proposer un cocktail que je ne suis pas prêt d'oublier. C'était mon premier rendez-vous avec le frère prodigue de Chuck et je dois dire que j'ai bu la tasse à bien des égards. Pauvre homme, jouer non seulement comme son frère, mais en moins bien en plus... Je ne m'attendais pas à un scénario aux petits oignons, le genre ne s'y prêtant pas, par contre, je m'attendais à de la baston bien sanglante, violente comme le derby, bien rouge comme mon Monaco à ombrelle... Ce qui n'arriva jamais ; ô, Aaron a de réelles bonnes capacités en arts martiaux, mais la mise en scène ne l'a malheureusement pas aidé à les mettre en avant.


Dans ce film, telle une pirogue percée sur le Nil, nous avançons sur des sons de synthés crénios, coulant petit àpetit à la mesure des flots de clichés et d'échecs que l'on rencontre. Le premier étant les dialogues ( "quand on n'a rien à dire on ferme sa gueule" );le second, le montage tantôt inexistant tantôt trop présent et surtout jamais au bon tempo tout particulièrement dans les phases d'actions (La première scène étant la plus symptomatique, pourquoi cutter dans des gestes puis laisser des longueurs et des slowmotion dans les pauses de déplacement... ) ; le troisième et pas des moindres, l'ambiance générale des années 90 qui s'est fait sucer jusqu'au blanc de la pinacolada avec la musique, les mulets, les réflexions, l'ambiance beauf, les mecs en permanence torse-nu et les dialogues lourdingues ; le dernier étant qu'on est dans un film d'action ce qui comprend donc Salade Tomate Oignon des arts martiaux, armes, explosions, voitures, bombes, pièges, courses-poursuites, bikinis, insultes et alcool ; nous n'y échapperons pas ici bien sûr tout y est, le pokedex est plein.


Le plus navrant dans ce film, c'est qu'on sent qu'il aurait pu s'y passer quelque chose, que l'ambiance générale et la bonne volonté d'Aaron auraient pu créer une alchimie pour sauver le bateau mais ce ne fut pas le cas. On subit pendant 1 h 20 un scénario en permanence réanimé de force, on est secoué comme un shaker à glace par les bruitages de troisième zone des armes et des coups, on est saucé comme un ananas au moment d'un combat au corps-à-corps avant d'être simplement servi cru par une chorégraphie anarchique presque aléatoire (mention spéciale au combat final avec la danse des couteaux et le gars qui les regarde faire derrière en mode " qu'est ce qu'ils font ces 2 cons à gémir en se collant au fond d'une jungle " ). Bref, on a voulu m'emmener dans une escapade violente en Amérique du Sud, je viens de rentrer finalement d'un déplacement au bar PMU post fêtes de Bayonne.

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le 3 janv. 2023

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