Je n'avais aucun aprioris sur le film, n'ayant vu aucune des œuvres du réalisateur, et j'étais plutôt intéressée par la thématique des territoires d'outre-mer, si souvent oubliés et réduits à des clichés dans le cinéma. Quelle ne fut pas ma déception en salle, où le néon vert de la sortie de secours m'attirait bien plus que ce qu'il ne se passait (ou ne se passait pas) à l'écran.

Si l'image est belle, cela ne suffit pas à faire de Pacification un bon film.

Le scénario consiste a un énorme monologue du personnage principal entrecoupé de quelques phrases d'approbation afin que Magimel puisse reprendre son souffle. Cette construction devient vite lassante voir irritante vers la fin du film où on se prend à rêver que quelqu'un lui ferme enfin son clapet. L'histoire devient rapidement sans intérêt et le peu d'intrigue qui semble apparaître n'est jamais réellement exploitée. Les motifs des personnages antagonistes ne sont jamais vraiment expliquées ou sont totalement caricaturales. Bref, on s'ennuie sévère, surtout quand on commence à comprendre que ce film n'a rien d'intéressant à raconter.

Point noir: néocolonialisme et sexisme
Le film met encore et toujours au centre de son intrigue un homme blanc venu de la métropole. C'est à travers ses yeux que l'on conçoit cette île réduisant les autochtones au rôle de décor dans lequel les néocolons déambulent, s'excitent et s'enivrent.
Loin de dénoncer cette situation, le film perpétuent ses clichés coloniaux en infantilisant et en sexualisant à outrance le corps des polynésiens (serveurs en slip, danseurs à moitié nus, DJ sein nus....). La parole ne leur presque pas accordée à part pour acquiescer les déferlements du haut commissaire. Ne parlons même pas des personnages féminins qui doivent représenter 5% des phrases prononcées dans le film et 80% des corps dénudés à l'écran. Le personnage de Shanna aurait pu être intéressant et est traité avec une certaine bienveillance, elle est malheureusement réduite à un rôle de potiche qui n'a rien à dire à part "oui" "c'est vrai" etc.

Bref, rien de nouveau sous le soleil de l'écriture où les clichés et discriminations ont encore des beaux jours devant eux...

LouiseMotte
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le 22 nov. 2022

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Louise Motte

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