Pour commencer, un (faux) plan-séquence de dingue hyper bien imaginé et réalisé nous met dans les meilleures dispositions. Avant de savoir ce que vaut le film, on note tout de suite une ambition derrière la caméra. Une ambition qui se confirme tout au long d’un film qui ne manque pas d’idées en termes de mise en scène. Pour une comédie française populaire, c’est d’abord assez rare pour être souligné. Le sujet également sort, par ailleurs, un peu des sentiers battus. Des parents en instance de divorce se battent l’un et l’autre pour ne pas obtenir la garde de leurs enfants. S’ensuit une escalade de vacheries en direction de ces derniers qui, sur le papier, est une vraie bonne idée.
À l’écran, c’est plutôt sympa. Peut-être pas aussi bien qu’on aurait pu l’espérer mais ça tient vraiment la route et le scénario avant de finir, comme toujours dans ce type de films, dans le grand n’importe quoi, multiplie les petits coups de canif sans trop vite tomber dans la facilité. À l’écriture, Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière, à l’œuvre dans Le Prénom, proposent un canevas qui prend son temps et pose ici ou là une malice avant de faire basculer l’ensemble au bon moment. Cette maîtrise du tempo est un atout évident même si, de fait, les éclats de rire mettent un peu de temps à être au rendez-vous.
Le résultat est bonifié par la qualité de son interprétation. Le duo formé par Marina Foïs et Laurent Lafitte est, en effet, vraiment excellent, les deux acteurs rivalisant de naturel. Les bonnes têtes à claques que sont les enfants et quelques seconds rôles (Michel Vuillermoz en tête) complètent parfaitement le casting qui est vraiment une des forces du film. Une comédie plutôt intelligente et drôle qui fait le job même si son potentiel n’est pas toujours optimisé.