Paprika
7.6
Paprika

Long-métrage d'animation de Satoshi Kon (2006)

Voilà la critique pour laquelle je vais me faire huer et insulter, pour laquelle je vais recevoir des menaces de mort et perdre la moitié de mes abonnés.
Je n'ai pas aimé Paprika.
On m'avait vendu le film avec trois arguments :
1°) c'est l’œuvre d'un des plus grands créateurs de manga. Sur ce plan-là, je ne peux rien dire, je ne vais pas juger un cinéaste sur un seul film. Cependant, il faut bien admettre que le style est très personnel et l'animation vraiment réussie. C'est très imaginatif, un univers unique. C'est sûrement le meilleur aspect du film.
2°) C'est le film qui a inspiré Inception. Incontestablement, Nolan a repris la trame du film et son univers pour faire son chef d’œuvre, mais Inception n'est pas un plagiat, et mon admiration pour le film n'a fait que croître en voyant Paprika (je sais qu'il est de bon ton, sur ce site, de dire du mal des succès populaires, mais j'ai adoré Inception, et ce n'est pas Paprika qui y changera quoi que ce soit).
3°) C'est incompréhensible, une véritable torture mentale. Et c'est là que je commence à ne pas être d'accord. En fait, le scénario de Paprika tient sur un post-it et le cinéaste multiplie les niveaux oniriques et les scènes de délires visuels pour tenter d'étoffer ce qui, sans cela, aurait donné un court-métrage.
Car le film s'enfonce très vite dans une succession de scènes certes originales mais très répétitives et qui ressemblent à des hallucinations délirantes. Un frigo et un aspirateur qui défilent, suivis par une fanfare de grenouilles, ça va bien une minute, mais quand ça revient toutes les cinq minutes sous prétexte que c'est un rêve envahissant imposé dans les esprits par une sorte de psycho-terroriste, ça devient très vite lassant. Et ce n'est qu'un des exemple de délires visuels chiants qui viennent meubler l'ensemble, jusqu'au final.
Paprika, ou l'art de nous faire croire que c'est compliqué alors qu'en fait, c'est simplement vide.
Alors, après, on peut se torturer la cervelle pour tenter de trouver de la complexité ou de la profondeur là-dedans, mais justement le film en est singulièrement dépourvu.
Comme bon souvenir, il me reste la musique de la fanfare, seul moment qui m'a tiré de la somnolence du film. A moins que ce ne soit ça le coup de génie du cinéaste : faire un film sur le rêve qui endorme ses spectateurs...

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le 11 nov. 2013

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SanFelice

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