Ça commence par une belle rencontre : un coup de cœur évident entre deux personnes au milieu d'un bordel de lumières et de sons. Et puis on voyage dans le temps, d'avant en arrière, savourant les moments complices, et haïssant les disputes.
Hissés haut le boulot alimentaire et l'avenir façon flou artistique. Qu'est ce qu'on fait, où on va, à quoi bon ? Ma génération. Partir pour retrouver le sourire, courir après le bonheur, partir ailleurs. Ou rester, s'accrocher de manière désespérée à quelque chose qui nous rassure. Dans ce couple chacun gère l'angoisse de l'avenir à sa manière, et les instants de légèretés du début de relation sont noyés sous les fumigènes. Lui, pragmatique et raisonné. Elle, émotive et virevoltante. Leurs échanges m'ont touché. Passé le joyeux bordel de la piste de danse, place au bordel de ce monde et à l'humeur maussade ambiante qui terni tout sur son passage.
Après l'enchantement, un peu d'ennui pour ma part. Même si je comprends bien l'idée générale et même si j'ai pu m'identifier aux personnages, je n'ai pas pu m’empêcher d'avoir envie d'autre chose à la moitié de ce film, car soudainement il ne se passait plus grand chose. Plus d'émotion, plus de compréhension, plus de concentration. J'étais perdue, en roue libre, entrain de penser à tout à fait autre chose. Mais je tiens à défendre la première partie de ce film qui n'a rien d'une branlette intellectuelle. Tout l'intérêt du film est ici, dans cet espace riche d'émotions et de sensations, entre deux âmes tourmentées.