Jim Jarmush prend un extrême, un homme dont le quotidien est vraiment...quotidien. Ses journée se ressemblent toutes, les plus grands remous qui perturbent son eau calme sont sont bus qui tombe en panne ou son chien.


Pourtant chaque jour est un petit peu différent et Adam Driver qui incarne tranquillement Paterson conduit tranquillement son bus dans la ville de... Paterson en écrivant des poèmes dans son petit carnet. L'originalité est posée.


On se prend de passion pour ce quotidien d'une incroyable douceur. Pas de coeur qui bondit, pas de cri, de pleures mais un sourire ici, un clin d’œil là, un larme par-çi, un rire discret par là et une mélancolie naissante par delà. C'est un quotidien ponctué de touchent d'humeur récurrentes ou isolées :


un chien qui fait pencher la boite au lettre, une maison qui change de look tous les jours, un collègue qui raconte tous ses problème après un simple bonjour, des regards, des conversations etc..


Golshifteh Farahni mérite aussi qu'on lui consacre quelques lignes. Compagne de Paterson, elle donne à ce quotidien une saveur folle, elle lui apporte la touche d'ouverture de joie, de grâce, de vie sans laquelle il serait probablement morbide et incomplet. Multipliant les lubies comme on change de chaussettes et avec une passion pour le noir et blanc, elle est fascinante de spontanéité et de douceur.


Acteur de sa propre vie mais spectateur attentif du monde qui l'entoure, Paterson traverse son quotidien d'une façon apaisé en couchant quelques lignes sur la papier le matin et à midi. Face à spectacle le spectateur est apaisé.


Sous des poèmes qui ne sont pas forcément transcendant de beauté on peut aussi voir le message que tout le monde peut écrire du moment qu'il a quelque chose à raconter, que la poésie c'est le quotidien.


Loin de moi l'idée de penser que chacun doit adopter le même quotidien que celui de Paterson. Beaucoup s'y ennuierait, moi le premier. (Certains moments du film tirent d'ailleurs en longueur). Paterson c'est profiter de notre quotidien car tout le monde à un semblant de quotidien même le plus déraciné des hommes. Etre spectateur de notre monde est le voir comme une poésie. Vision et romantique et philosophique.

bastblue
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le 5 févr. 2017

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