Ce n'est peut-être pas ce que le film signifie, mais c'est selon moi, l'habit qu'il revêt.


Les choses se répètent, les habitudes, les plans, les jumeaux, les potins, les cupcakes, les cercles, le trajet d'un bus, etc., comme quelque chose de cyclique. Tout s'éternise, tout se ressemble, tout le monde est plus ou moins en léthargie, mais chaque jour une chose nouvelle apparaît. Paterson au volant de son bus est comme Charon sur sa barque, déposant les âmes dans le Tartare. Tout comme Sisyphe, dont le châtiment se répète jusqu'à l'éternité.


Chaque passager parle du passé, des figures emblématiques de la ville comme une visite guidée ou encore un train fantôme. Ou comme "L'île des âmes perdues" … Un monde banal, sur lequel les personnages ont leurs marques, mais dès qu'un problème surgit, alors ils paniquent. Comme ces petites mamies craignant d'être perdue dans leur propre ville suite à la panne d'un bus.


Nous avons la vision du poète meurtri, isolé, prisonnier d'une réalité qu'il va modeler à sa manière par les vers. Son chien Marvin va parfois lui faire obstacle pour le sortir de ce quotidien trop ordonné, trop mécanique, trop léthargique.


Bref, ce film apporte une certaine quiétude qui nous donne envie de l'aimer ...

Ellossan
8
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le 1 août 2018

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Ellossan

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