Pour le moins déconcertant ce film de Santiago Mitre, qui confronte l'absurde et l'inanité dans la démarche jusqu'au-boutiste d'une jeune fille (Paulina) délaissant, sous l'œil circonspect de son père, un juge établi, une carrière toute tracėe de magistrate, pour s'engager dans un programme d'enseignement destiné à des jeunes populations pauvres près de la frontière paraguayenne. Le jusqu'au-boutisme assumé chez la jeune fille après son agression sexuelle, de laquelle, elle acceptera la grossesse, convoque évidemment un énorme conflit de valeur avec le père, entre la puissante morale pénale, et chez la victime, une étonnante compréhension résiliente.
Sauf que ´la justice a besoin de coupables, non pas de vérité'. Rapportée à une démocratie (présentée comme celle du peuple dans le dit programme d'enseignement) où en même temps que ce peuple le plus pauvre est largement exploité, éduqué dans des programmes bien pensants, émergent très efficacement, sur simple coup de fil (du père), de promptes interventions policières extrêmement violentes.
Ce récit subtilement ramifié use d'une excellente maîtrise d'acteurs mais l'absolutisme du personnage de Paulina, se heurte à un substratum psychologique que l'auteur n'a pas développé, ce qui altère la force de la fin.