Dunes de deuils

Un joli court sur le plan graphique, qui a été primé au festival d'Annecy et a reçu le Cesar 2018 du meilleur court métrage d'animation, mais qui ne m'a pas complètement convaincu sur le plan du scénario, peut-être à cause de légers détails improbables.

Le film adopte un ton cru, qui veut donner une tonalité réaliste à un film qui comporte une dimension fantastique, mais la dichotomie ne fonctionne pas très bien. La famille doit pouvoir commencer son deuil, on va à la plage pour respecter le vœu de la grand-mère, mais il fait froid, on s'énerve vite. Et comme dans The big Lebowski, on finit par se prendre les cendres dans la gueule. Ca m'est arrivé aussi, ça te marque fortement.

On vit la mort du proche différemment, alors on s'engueule, et parfois, on rit, on se réunit. Des moments forts. Ici, dans la scène clef, le garçon retrouve son grand-père, transformé avec un magnifique visage de morse le clope au bec, avec un dessin qui nous ramène inévitablement à ceux de Miyazaki. La scène est surréaliste mais bouleversante, elle te ramène à tes propres morts.

Néanmoins, malgré ses qualités, le film a peiné à me convaincre, à trop vouloir composer des moments propres à chaque personnage, à trop vouloir individualiser le rapport à la mort, même si c'est parfaitement vrai que personne ne vit la chose de la même façon. Un beau court, en tout cas.

Un film visible sur Arte+7 jusqu'au 30 septembre 2021 : https://www.arte.tv/fr/videos/052771-000-A/pepe-le-morse/